Les marins du « Charles » de retour à Toulon
Il y avait de la joie et de l’émotion hier matin sur la base navale de Toulon. Le porte-avions Charles de Gaulle a fait son retour dans son port d’attache où quelque 2 000 personnes attendaient l’équipage de retour d’une mission de quatre mois.
« Le marin quand il est à quai se morfond,
quand il est en mer il se languit de retrouver les siens
», résumait le capitaine de vaisseau Marc-Antoine de Saint-Germain, pacha du fleuron de la Marine, tandis que le porte-avions avalait les derniers milles qui le séparaient de la côte.
Sur le quai, les conjoints, les enfants, les parents s’étaient pressés dès les premières heures du jour, sous un ciel de moins en moins orageux. « Nous sommes venus de Biarritz », confiait un couple de sexagénaires en scrutant les ponts du navire remplis de près de 2 000 marins agitant leurs casquettes.
À bord, le quartier-maître Anthony, fusilier marin membre de l’unité (Unifusil) chargée de la protection rapprochée du bâtiment, ne boudait pas son plaisir : « Je n’ai pas trouvé le temps long, mais on est tous impatients de retrouver nos familles et nos amis ».
Le Levant puis l’Asie
Les militaires laissent derrière eux les souvenirs de la mission Clemenceau. Notamment un prépositionnement stratégique en Méditerranée orientale – avec 140 sorties au-dessus du théâtre irako-syrien pour les pilotes – avant de filer vers l’Asie du Sud-Est, des coopérations avec des marines alliées (Japon, Australie, USA, etc.), des exercices bilatéraux avec l’Inde ou l’Égypte… Et seulement quatre escales (l’autonomie du Charles de Gaulle est renforcée par un ravitailleur) : Limassol (Chypre), Goa (Inde), Singapour et Djibouti.
« Une grande découverte »
« Ça a été une grande découverte de voir d’autres cultures
», confiait Amin, matelot dont c’était la première mission. Ce Toulousain aura aussi suivi, « en replay », la finale du championnat de rugby (Top 14) remportée par « son » équipe…
Il faut savoir que « le porte-avions est toujours connecté » qu’il s’agisse d’Internet ou d’échanges cryptés, explique le capitaine de corvette Jérémy, responsable des systèmes d’information et communication. Si une partie des hommes et des femmes rentrés hier vont pouvoir « se régénérer », il n’est pas exclu qu’une nouvelle mission soit lancée avant la fin de l’année. Le porte-avions
« reste un outil très réactif, prêt à représenter la France et à défendre les intérêts de la France
», prévient le contre-amiral Marc Aussedat, à la tête de la Task Force 473, composée du Charles de Gaulle et des moyens nautiques et aériens qui l’entourent.