Elles sont irrésistibles
Accrochées une mi-temps par les Pays-Bas, les Américaines ont fait la différence en seconde période pour écarter les championnes d’Europe et décrocher un quatrième sacre
Le football est un sport qui se joue à onze contre onze et, à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne. » En 1990, Gary Lineker avait usé d’une formule entrée depuis dans la légende, pour illustrer la supériorité de la Mannschaft au terme d’une demi-finale mondiale perdue aux tirs au but (1-1, 4-3). L’attaquant anglais pourrait aujourd’hui la ressortir de son chapeau. Mais il lui faudrait troquer l’Allemagne par les Etats-Unis. Parce que telle est la tendance dans le football féminin, où le pays de l’Oncle Sam écrase tout. Hier aprèsmidi, les Stars and Stripes ont décroché le quatrième titre planétaire de leur histoire, et le deuxième de rang (voir chiffre), à Lyon et dans un Groupama Stadium complet. Malgré les prouesses de leur gardienne, van Veenendaal, et une organisation tactique
qui a fait illusion une mitemps, les Pays-Bas ont fini par être éparpillés façon puzzle. Comme la Thaïlande, l’Espagne, la France ou l’Angleterre avant eux… Les championnes d’Europe ont fait déjouer un temps les partenaires d’Alex Morgan, s’échinant dans un bon pressing et en misant sur la vitesse de Beerensteyn pour piquer en contre, mais les partenaires d’Alex Morgan restent inébranlables. Encore une fois, le public a cru qu’elles pouvaient vaciller mais Naeher & Co ne flanchent jamais.
Un seul tir cadré par les Pays-Bas
Elles ont brisé les espoirs bataves en huit minutes. Van der Gragt découpait Morgan dans la surface, obligeant Stéphanie Frappart, assistée de la VAR, à désigner le point de penalty. Rapinoe ne tremblait pas pour inscrire son 6e but du tournoi (1-0, 61’) et revenir à hauteur de sa coéquipière, Morgan, et de l’Anglaise White, en tête du classement des buteuses. Lavelle se chargeant, ensuite, de sanctionner le coup de mou physique adverse d’une frappe du gauche foudroyante (2-0, 69’). Privés d’une Martens à 100 %, titulaire freinée par un orteil douloureux, les Pays-Bas n’ont cadré qu’une seule tentative de toute la rencontre (6 tirs). Et n’avaient pas les ressources pour relever la tête, une fois derrière au tableau
d’affichage, laissant ces Américaines écrire à nouveau leur histoire en lettres dorées.
« C’est vraiment un groupe de joueuses formidables et plus encore des personnes exceptionnelles, a souligné Jill Ellis, sélectionneure comblée. Elles ont montré une résilience fantastique, une alchimie… Elles ont mis leur coeur et leur âme dans cette aventure. Je ne peux pas les remercier assez. »