Monaco-Matin

WIMBLEDON (HUITIÈMES DE FINALE) Passion tardive...

Les Français Benoît Paire et Ugo Humbert, pas forcément friands de jouer sur herbe au départ, disputent un huitième de finale à Wimbledon

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L’un a mis des années à s’y faire, l’autre seulement un mois : Benoit Paire, 30 ans, et Ugo Humbert, 21 ans, n’ont pas la même trajectoir­e sur le gazon, mais les deux en sont fans, et disputeron­t aujourd’hui un 8e de finale à Wimbledon, leur meilleur résultat en Grand Chelem. Paire (32e) affrontera l’Espagnol Roberto Bautista Agut (22e), qu’il n’a jamais battu en six confrontat­ions. Humbert (66e) va lui jouer face au N.1 mondial Novak Djokovic, le plus grand défi de sa jeune carrière.

Benoit Paire le converti

Il n’aimait pas ça, mais alors pas du tout. L’Avignonnai­s a mis du temps à apprivoise­r ce revêtement si spécial pour un terrien d’origine (il a gagné trois tournois tous sur terre battue, Lyon et Marrakech en 2019, Bastad en 2015). Et pendant des années, une fois la saison sur terre terminée, le mois et demi suivant sur gazon était vécu comme un calvaire par le Français. Après des débuts surprenant­s, avec notamment une demi-finale à S’Hertengobo­sch en 2012, le trou noir. Une année blanche en 2014, pas beaucoup mieux en 2015 avec une seule petite victoire sur le circuit. Après deux éliminatio­ns coup sur coup à S’Hertogenbo­sh, puis Halle en 2015, il avait d’ailleurs twitté toute son aversion pour l’herbe : « Content de rentrer à la maison !!! Marre de cette surface de merde qui fait mal !! Vraiment pas hâte d’être à Wimbledon !!! ».

Il n’aimait pas les courts en pelouse, mais Wimbledon et ses traditions non plus. « Wim’, j’aime pas. Une fois, j’avais pris mille dollars pour avoir dit « merde ». Ici, ils n’aiment que ça, mettre des amendes », avait-il dit à la presse en 2013.

Et puis en 2017, le déclic. Après un apprentiss­age avec son pote Stan Wawrinka, qui lui a appris à mieux bouger sur ce sol compliqué, les résultats sont arrivés. Et le discours a changé. Une demi-finale à Stuttgart et surtout son premier 8e de finale à Wimbledon l’ont quelque peu aidés. Après sa défaite au 3e tour l’année dernière face à Del Potro, il a confessé être devenu un adepte : «je kiffe cette surface ». Confirmati­on cette année. Même Wimbledon et son environnem­ent l’ont conquis. « J’avais dit que j’aimais pas du tout ici, que c’était toujours compliqué pour moi les traditions tout ça... Mais avec l’expérience, la maturité, je me dis que c’est un bel endroit, que c’est agréable », a-t-il expliqué.

Ugo Humbert le surdoué

Il y a un mois, il n’avait jamais joué sur gazon, en tournoi tout du moins. Le Messin de 21 ans a découvert l’herbe lors du challenger de Subiton au début du mois de juin. Quatre défaites et deux victoires plus tard, il enchaîne trois victoires à Wimbledon, lui qui n’avait jamais dépassé un 2e tour de Grand Chelem. Un apprentiss­age express, presque inédit, réservé à ceux qui ont la main verte.

« Je trouve que mon jeu correspond bien à cette surface. Dès les premiers entraîneme­nts, je sentais que ça m’allait bien. Je pensais que c’était plus rapide (...), mais j’aime bien », a-t-il expliqué. Cette capacité d’adaptation est assez rare. Il est en tout cas d’ores et déjà assuré d’intégrer le top 50 à l’issue du tournoi,ealors qu’il pointait au-delà de la 300 place il y a près d’un an. Sa progressio­n est moins violente que certaines sur le tour, comme celle par exemple du Canadien Felix-Auger Aliassime (18 ans, 21e) qu’il a battu au 3e tour en trois sets, mais elle n’en reste pas moins impression­nante.

A tel point que son futur adversaire, Novak Djokovic, a assuré voir en lui l’un des « leaders de la Next Generation ». A voir...

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