Réflecteurs posés par Apollo
cubes. Et puis deux autres ont été installés, cette fois pas par la main de l’homme, mais par des robots russes, les « Rovers » appelés Lunokhod1 et Lunokhod2. De plus petites tailles, ils sont composés, chacun, de seulement 12 coins de cube, fournis par les Français de chez Thalès. « Ces mêmes Rovers ont servi pour Tchernobyl », ajoute Clément Courde. « Ici, on tire sur les cinq réflecteurs, ça permet de mieux contraindre les mouvements de la Lune. » Dans un futur proche, une mission américaine déposera deux nouveaux panneaux réflecteurs, à chaque pôle : cela manquait pour mieux appréhender les
‘‘ mouvements de l’astre inactif. Ce sera fait mécaniquement sans qu’un homme ne marche sur la Lune.
« La principale méconnaissance de la Lune, c’est sa structure interne. On connaît le diamètre du noyau liquide, mais on ne sait pas, par exemple, s’il y a une graine solide au milieu. Les données que nous récoltons ici, permettent d’affiner la connaissance de la structure interne », explicite Clément Courde. Les tests effectués par GéoAzur servent aussi à la physique fondamentale, « notamment sur le principe d’équivalence entre masse grave et masse inerte ». Avec leurs données, ils testent également le principe de la relativité générale d’Einstein. « En science, toutes les grandes théories qui expliquent le monde restent justes jusqu’à ce que l’on prouve qu’elles ne le sont pas, sourit l’ingénieur recherche au CNRS… Et on n’a pas réussi à mettre en défaut la relativité générale d’Einstein… Pour le moment. » Enfin, et de manière non exhaustive, le travail réalisé à Caussols par son équipe permet de « déterminer les paramètres d’orientation de la Terre et les variations temporelles des constantes gravitationnelles ». En 1980, la station abritait jusqu’à trois lasers en même temps. Le télescope qui reste opérationnel aujourd’hui officie depuis 2008. «Il a deux axes de rotation, un vertical et un horizontal. Il fait 20 tonnes, alors pour le déplacer on injecte un filet d’huile sous pression en dessous. Cela permet d’éviter les frottements et après on peut le bouger avec un seul doigt », raconte Clément Courde. L’instrument capable de tirer de jour comme de nuit ne peut être, en revanche, utilisé s’il y a des nuages. Ou de la pluie. La nuit, pour « taper » la Lune, via les « vestiges » d’Apollo, un immense faisceau vert éclaire le ciel. Et pourtant c’est de l’infrarouge. «Du 1064. Invisible à l’oeil nu, mais on vient mettre un cristal pour diviser par deux. Et ça devient du 532 et c’est le vert », conclut Clément Courde.
Un laser ultrarapide et ultra-puissant”