Monaco-Matin

Hautes-Pyrénées : Macron s’offre un bain de foule

Le chef de l’Etat a déambulé hier dans les rues de Bagnères-de-Bigorre, s’autorisant plusieurs discussion­s à bâtons rompus avec des passants sur des sujets d’actualité

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La scène était devenue rare. Emmanuel Macron a pris un bain de foule à l’occasion de son passage dans les Hautes-Pyrénées, hier, profitant de l’occasion pour aborder plusieurs sujets d’actualité alors qu’il était interpellé par des habitants de Bagnères-de-Bigorre. Emmanuel Macron a prôné « respect », retour au « calme » et dialogue constant.

Avant de suivre dans l’après-midi une étape du Tour de France entre Tarbes et Tourmalet, le Président a déambulé près d’une heure et demie dans la matinée dans les rues de Bagnères-de-Bigorre, serrant les mains et se prêtant à embrassade­s et photos, dans une atmosphère plutôt détendue.

Disparitio­n de Nantes : Macron préoccupé

Mais il a été questionné par des habitants et vacanciers sur plusieurs sujets d’actualité, notamment sur la disparitio­n à Nantes de Steve Maia Caniço, 24 ans, lors de la Fête de la musique sur fond d’interventi­on controvers­ée des forces de l’ordre.

Emmanuel Macron s’est dit « très préoccupé par cette situation ». «Il faut que l’enquête soit conduite jusqu’à son terme » mais «ilnefaut pas oublier le contexte de violences dans lequel notre pays a vécu » et «le calme doit revenir dans le pays » ,at-il déclaré.

« Il faut améliorer la situation sociale des gens », lui a lancé un jeune homme, comme en écho au mouvement des « gilets jaunes ». « On n’est pas écouté », a affirmé un autre. « Regardez la réforme qu’on lance sur les retraites », avec « beaucoup plus de justice », a enchaîné le chef de l’Etat, deux jours après la présentati­on des préconisat­ions du hautcommis­saire Jean-Paul Delevoye. C’est « un premier travail », « il faut déplier ce qui a été proposé, concerter [...] et pouvoir porter des décisions qui viendront à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine », a encore déclaré le Président, qui entend « rebâtir un contrat avec la nation ». « Pendant plusieurs mois il doit y avoir un débat [...] dans la société », a-t-il appelé.

« Il faut qu’on fasse progressiv­ement changer les choses, mais ça va prendre une génération pour avoir un système par répartitio­n [...] plus juste et plus transparen­t », a-t-il souligné auprès d’un homme âgé, en promettant que « jamais on attentera au régime par répartitio­n ».

« Sacrifiés du système »

« Le système de retraite aujourd’hui protège ceux qui sont dans un statut à vie », face aux « sacrifiés du système » que sont « les femmes, les gens peu formés, les carrières hâchées », selon lui. « C’est pas la faute des gens » qui sont dans ces « catégories très favorisées » ou« très défavorisé­es », a insisté Emmanuel Macron, estimant que « c’est normal qu’il y ait une crainte » dans le pays face à ce changement.

« Ça ne touchera pas du tout les retraités actuels, ça ne touchera pas nos concitoyen­s à quelques années de la retraite, et après ça ira au rythme où on peut faire avancer les choses », a-t-il tenté de rassurer.

 ??  ?? Entre deux poignées de main, Emmanuel Macron accepte volontiers les photos et répond aux questions quelles qu’elles soient : légalisati­on du cannabis, pouvoir d’achat, traité Ceta et surtout réforme des retraites. (Photo EPA)
Entre deux poignées de main, Emmanuel Macron accepte volontiers les photos et répond aux questions quelles qu’elles soient : légalisati­on du cannabis, pouvoir d’achat, traité Ceta et surtout réforme des retraites. (Photo EPA)

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