L’Iran arraisonne un pétrolier britannique : tollé international
Les appels se sont multipliés, hier, en faveur de la libération du pétrolier battant pavillon britannique arraisonné vendredi par les Gardiens de la Révolution iraniens dans le détroit d’Ormuz pour « nonrespect du code maritime international » :
Londres : « Extrême déception »
« Je viens juste de parler au [ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad] Zarif et j’ai exprimé mon extrême déception qu’après qu’il m’eut assuré samedi dernier que l’Iran souhaitait désamorcer la situation, ils agissent dans le sens opposé », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt sur Twitter. « Les navires britanniques doivent être et seront protégés », a-t-il ajouté. Londres a convoqué, hier, au ministère des Affaires étrangères le chargé d’affaires iranien. L’annonce de cette saisie est survenue quelques heures après la décision de la Cour suprême de Gibraltar de prolonger pour trente jours jours l’immobilisation d’un pétrolier iranien, le Grace 1, soupçonné de livrer du brut à la Syrie en violation des sanctions européennes.
Jeremy Hunt a estimé que les situations des deux pétroliers n’étaient pas comparables, soulignant dans un tweet que l’arraisonnement du Grace 1 était « légal ».
Trump : l’Iran, « que des problèmes »
« Cela ne fait que montrer ce que je dis de l’Iran : des problèmes, rien que des problèmes », a réagi Donald Trump lors d’un pointpresse à la Maison-Blanche. Garett Marquis, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, a dénoncé la « surenchère de la violence » de l’Iran. « Les Etats-Unis continueront à travailler avec leurs alliés et partenaires pour défendre leur sécurité et leurs intérêts face au comportement néfaste de l’Iran. »
UE : « Risques de nouvelle escalade »
« Dans une situation déjà tendue, ce développement alimente les risques de nouvelle escalade et sape les efforts en cours pour trouver un moyen de résoudre la crise actuelle », a déploré le service de la diplomatie de l’Union europénne (UE), exprimant sa « profonde préoccupation ». L’UE réclame la « libération immédiate » du pétrolier et de son équipage, et appelle à la « retenue afin d’éviter des tensions supplémentaires », soulignant que « la liberté de navigation doit être respectée en tout temps ».
Paris solidaire de Londres
« Nous appelons les autorités iraniennes à libérer dans les meilleurs délais le bâtiment et son équipage, et à respecter les principes de liberté de navigation dans le Golfe », a déclaré le ministère français des Affaires étrangères. « Une telle action nuit à la nécessaire désescalade des tensions dans la région du Golfe », ajoute le ministère. « Nous la condamnons fermement et exprimons notre pleine solidarité avec le Royaume-Uni. »
Berlin : « Injustifiable »
« Nous exigeons de l’Iran la libération sans délai » du navire britannique et de son équipage, a indiqué le ministère allemand des Affaires étrangères, jugeant l’intervention iranienne « injustifiable ».
« Une nouvelle escalade serait très dangereuse pour la région [...] elle saperait tous les efforts en cours pour trouver une solution à la crise actuelle » entre les EtatsUnis et l’Iran.
New Delhi, Manille, Riga mobilisées
Sur les 23 membres d’équipage du Stena Impero, dont le propriétaire est suédois, 18 dont le capitaine sont de nationalité indienne. Les autres sont trois Russes, un Letton et un Philippin, selon Manille. Un porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères a indiqué samedi être « en contact avec le gouvernement iranien pour obtenir [la] libération rapide et leur rapatriement » de ses 18 ressortissants. « L’ambassadeur [philippin] en Iran Fred Santos cherche à obtenir des autorités iraniennes l’assurance que le marin philippin est sain et sauf et qu’il sera rapidement libéré », a indiqué le ministère philippin des Affaires étrangères, ajoutant que la famille du marin, dont l’identité n’a pas été révélée, avait été informée. Le ministère letton des Affaires étrangères a confirmé qu’un marin letton se trouvait à bord du pétrolier.