Monaco-Matin

Chantal Ladesou : « En fait, je suis hypertimid­e »

- Qui est la vraie Chantal Ladesou ? Qu’y a-t-il de vous dans le personnage de C’est quoi cette Qu’est ce qui a décidé de votre vocation de comédienne ? Du coup, comment gérez-vous votre nouvelle célébrité ? PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DUPUY

C’est quoi cette mamie ?, le premier

On la rencontre à Nice pour l’avant-première de C’est quoi cette mamie ? où elle joue une grand-mère indigne, fêtarde et forte en gueule. Un premier « premier rôle » (voir ci-dessous) qui lui va comme un gant. A la ville pourtant, Chantal Ladesou est très différente de son personnage public. Aimable, douce et discrète, elle a répondu à nos questions presque en chuchotant…

En fait, je suis hypertimid­e. Mais je me soigne ! (rires) En même temps, j’ai l’audace des grands timides. Quand je suis arrivée à Paris, comme mon père m’avait appris que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, j’ai appelé tous les gens du métier à huit heures du matin. J’ai pris de ces râteaux ! (rires) Les rares qui décrochaie­nt, comme Jean Poiret ou Régine Desforges, m’ont expliqué qu’ils travaillai­ent le soir et que donc le matin il fallait les laisser dormir tranquille… mamie ?

Du fait de ma timidité contrariée, j’ai son côté rentre-dedans. Sinon, je suis une grand-mère hyperclass­ique. Avec mes petits enfants, qui ont trois ans et quinze mois, je suis la vraie mamie gâteau. Sauf que quand je leur raconte Le Petit Chaperon rouge, je mets tellement de coeur à faire la grosse voix du loup, qu’ils me demandent d’arrêter parce que ça leur fait trop peur (rires). Sinon, je les fais quand même bien rigoler, je crois… Ma mère voulait être actrice, mais en a été empêchée par la guerre. Elle était très drôle et faisait rire tout le monde. Mon grand-père dirigeait un théâtre municipal. D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours voulu faire ce métier. Je rêvais de faire rire, de jouer au théâtre, d’avoir mon nom en haut de l’affiche. Aujourd’hui encore quand je vois mon nom en gros sur le fronton d’un théâtre, j’en suis émerveillé­e. Le succès a été long à venir pourtant ?

Oui, mais j’ai toujours travaillé. René Simon m’avait prévenue : « Avec ton physique et ta voix, tu feras une carrière tardive mais tu réussiras ». Il avait raison : c’est La Classe, à la télé, qui a tout déclenché. J’y jouais des sketches écrits par Pierre Palmade et le public a tout de suite accroché. Mon premier seul en scène, « J’ai l’impression que je vous plais », que j’avais écrit dans une période de remise en question, a été un succès. Après, tout s’est enchaîné. Un premier « premier rôle » au cinéma à  ans ce n’est pas commun…

Et pourtant, là aussi j’ai commencé tôt, avec Buñuel et Resnais. Mais mon emploi m’attendait dans les comédies. Gérard Jugnot m’avait écrit une belle scène dans Une époque formidable. Elle est restée dans les mémoires à cause de la réplique : « Salauds de pauvres ! » Très simplement. J’ai eu le temps de voir venir le coup ! (rires)

En fait, les gens sont très gentils et plutôt respectueu­x. Et moi, je suis toujours étonnée qu’ils viennent voir mes spectacles.

Je me réjouis de reprendre la tournée d’On the Road Again en septembre à Saint-Raphaël. Je jouerai aussi à Sanary, Mandelieu et Monaco.

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film dont elle est tête d’affiche
(Photo Valentine Kagenaar) La « douce et discrète » Chantal Ladesou est venue à Nice présenter film dont elle est tête d’affiche

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