Olivier Poivre d’Arvor : « La France dans un accompagnement respectueux »
Selon l’ambassadeur de France en Tunisie, « la Tunisie fait contre vents et marées la démonstration, assez seule, qu’un peuple, dès lors qu’il est éduqué, qu’il a accès à la connaissance, qu’il est ouvert au reste du monde, peut réussir, qu’il est en passe de le faire. La France est dans un accompagnement respectueux, lié à l’histoire. La Tunisie n’a pas besoin de conseils. Elle a besoin d’accompagnement économique. C’est le pays où l’agence française de développement investit le plus au monde, rapporté à la population : millions d’euros d’engagement chaque année, en appui aux grandes réformes, à l’activité des PME. entreprises françaises emploient près de personnes, avec une promesse de doubler les investissements français dans les trois années à venir. La visite de Renaud Muselier est importante. La région Sud a une forme de proximité évidente, mais il n’existe pas encore de grand mouvement de coconstruction économique. C’est ce que j’espère. Une implication sur des projets concrets. J’en vois déjà quelques-uns comme l’électrification des ports à quai. Les liens culturels sont là. Ce qu’il manque ce sont des flux financiers, de l’échange de matière grise, de la mobilité professionnelle ». Cette « étape suivante », qui ne repose pas uniquement sur les épaules de la région Sud, « passera beaucoup par le maritime. Ce pays est une bande côtière de km. Huit millions de personnes vivent là : de moins en moins de bateaux s’y arrêtent d’où le besoin d’un port en eau profonde », dont les travaux commencent en décembre à Enfidha (près d’Hammamet). Les Français sont « positionnés non pas dans la construction mais dans l’exploitation, pour que l’on soit acteur de ce port ».