Monaco-Matin

Premier concert du festival dans la basilique... depuis  ans !

Pour la première fois depuis dix ans, la pluie a obligé le concert de samedi à se dérouler dans l’église. Aujourd’hui, place à un quatuor à cordes au palais de l’Europe

- ANDRÉ PEYREGNE

Un vieux Mentonnais lui avait dit : « Si vous voyez des nuages sur le Berceau, c’est qu’il pleuvra le soir ». Alors, sur les coups de 20 heures, samedi soir, le directeur du Festival Paul-Emmanuel Thomas est allé voir s’il y avait des nuages au-dessus du Berceau – cette échancrure entre deux montagnes qui domine Menton au-delà du Garavan. Constatant, en effet, une présence nuageuse et prenant en plus l’avis de Météo-France sur son smartphone, Paul-Emmanuel Thomas décida pour la première fois depuis sept ans qu’il est directeur du Festival, que le concert aurait lieu dans la basilique et non sur le parvis.

Oubliées les conditions climatique­s !

Bien lui en prit car lorsque les spectateur­s commencère­nt à arriver, la pluie se mit à tomber. Les spectateur­s s’installère­nt dans l’étuve de l’édifice religieux et, au milieu d’une chaleur moite, le concert put commencer. C’était celui du grand flûtiste Emmanuel Pahud avec ses trois camarades violoniste, altiste et violoncell­iste du Philharmon­ique de Berlin. Cela faisait dix ans que les intempérie­s n’avaient contraint à un repli dans l’église. Les vieux festivalie­rs se souvenaien­t des concerts qu’y avaient été obligés d’y donner, il y a longtemps, le clavecinis­te Robert Veyron-Lacroix, puis, plus tard, le pianiste Christian Zaccharias, et plus près de nous la cantatrice Teresa Berganza ou la pianiste Elisabeth Leonskaïa. Il y en a certaineme­nt eu d’autres. Les lecteurs nous écriront. C’est la météo qui oblige. Elle arrive bien à arrêter le Tour de France, alors vous pensez le Festival de Menton !

Quelle que soit la beauté de la basilique, le charme du Festival demeure attaché au site du parvis, perché au-dessus de la mer sous le ciel étoilé. Hors du parvis, le Festival n’est plus le même. Donc, samedi soir, Emmanuel Pahud joua dans la basilique. La beauté de son jeu fut telle qu’on oublia rapidement les conditions climatique­s. Sa flûte était en or – un or à 14 carats pour le corps de l’instrument fabriqué à Boston, et à 22 carats pour l’embouchure fabriquée à Paris. (On se croirait dans une chronique de la place Vendôme !)

Deux quatuors de Mozart répandiren­t leur grâce infinie. Lorsque s’acheva le Quatuor Américain de Dvorák (dont la partie originale de premier violon était jouée par le flûtiste), la salle se leva, transpiran­te, enthousias­te et admirative. Au bout du compte, le concert avait été un succès.

On pouvait transforme­r la célèbre expression « Mariage pluvieuxma­riage heureux » en « Concert pluvieux- concert heureux ! »

 ??  ?? Le grand flûtiste Emmanuel Pahud a joué dans la basilique avec des musiciens du Philharmon­ique de Berlin. (Photos Christian Merle)
Le grand flûtiste Emmanuel Pahud a joué dans la basilique avec des musiciens du Philharmon­ique de Berlin. (Photos Christian Merle)
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Le flûtiste Emmanuel Pahud a émerveillé le public par la beauté de son jeu.

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