Monaco-Matin

FACE À LA BRONCA, LA SNCF REVOIT SA COPIE

La mise en place du plan de transport estival de la SNCF la semaine dernière a généré l’engorgemen­t des TER, la cohue, et la bronca des usagers. En cause notamment, le remplaceme­nt de trains doubles par des simples, inadaptés au flux en heure de pointe.

- YANN DELANOË ydelanoe@nicematin.fr

Le plan de transport estival de la SNCF entré en vigueur le 22 juillet à l’échelle régionale a fait dérailler les usagers du TER. « Pour ceux qui doutent que nous vivons un enfer quotidien. Nous sommes en pleines vacances, avant l’heure de pointe. Avant, l’été, on respirait un peu avant que les touristes arrivent vers 9 h car les pendulaire­s y sont moins nombreux, mais la réduction du service l’empêche désormais… » À l’appui, une photo de rame bondée, des gens les uns sur les autres, d’autres qui n’arrivent pas à monter, la cohue. Comme de nombreux usagers du TER entre Monaco et Fréjus, Laurent Lanquar-Castiel, secrétaire départemen­tal des Écologiste­s, pointait, la semaine dernière sur Twitter, une situation ubuesque dans les trains.

« 15 minutes de retard et il manque la moitié du train, encore ! Ça va être comme ça tous les jours ? », tweetait, mardi dernier, une autre voyageuse. Et de préciser à la modératric­e de la SNCF qui assurait « signaler l’affluence » à sa hiérarchie : « Ce n’est pas un problème d’affluence, c’est un problème de capacité. Là les usagers de 2 trains s’accumulent sur le quai et quand le train arrive il est trop petit. Hier matin il manquait la moitié, hier soir train supprimé, ce matin : les deux d’un coup »…

« C’est la honte ! »

Une bronca qui a grandi. À tel point que la SNCF a finalement décidé, vendredi, de modifier son plan de transport estival. Alors qu’elle avait substitué des trains doubles (900 voyageurs, circulant habituelle­ment aux heures de pointe, entre 7 et 9 heures et de 17 à 19 heures) par des simples (une seule rame de 450 passagers), elle a consenti à réinjecter des convois de grande capacité (lire ci-contre) pour redonner de l’air aux usagers. Une mesure qui a redonné le sourire à certains, mais pas à d’autres. Aurore, Niçoise, travaille à Monaco. « Je prends le train de 18 h 16 pour revenir. Celui-ci n’est toujours pas un train grande capacité, alors qu’il l’est pendant l’année. Et comme j’ai des impératifs, je dois à tout prix rentrer dans le train bondé de 18 h 16, comme beaucoup d’autres ! Je ne peux pas attendre le suivant, à 18 h 30, qui est, lui, un train double. Je n’en peux plus, on est les uns sur les autres, on s’entasse, avec la transpirat­ion, ce n’est vraiment pas agréable. On arrive au travail déjà épuisés. » Et de souligner : « Quant aux touristes, quelle image leur donne-ton ? C’est la honte ! » À tel point qu’elle a interpellé le président de la Région, Renaud Muselier, sur son compte Twitter, pour lui signifier à quel point « les usagers ont le sentiment de ne pas être écoutés », et combien cela nuit à l’image de la région.

« Jamais d’anticipati­on »

Lou, elle, est touriste. Si elle est originaire de Fréjus, elle vit désormais dans le Puy-de-Dôme : «Je suis en vacances… Jeudi, j’ai pris le train depuis Mandelieu à 16 h 50, avec un changement à Cannes pour venir à Nice. Entre Cannes et Nice, c’était bondé. Pour le retour, je voulais prendre le train de 10 h 57. Il y avait tellement de monde dès les machines à billets, que j’ai raté le train, j’ai dû prendre celui de 11 h 47… Dans lequel, alors que ce n’était pas l’heure de pointe, j’ai dû traverser tant bien que mal tous les wagons pour trouver une place… »

« On a un transport en commun adapté par rattrapage… Jamais par anticipati­on, déplore Laurent Lanquar-Castiel. Alors qu’on a un raisonneme­nt différent pour les infrastruc­tures routières, qu’on pense à élargir, à doubler… En pleine lutte contre le réchauffem­ent climatique, c’est le raisonneme­nt inverse qu’il faudrait avoir. Offrir une qualité de service qui attire les voyageurs dans les transports en commun, plutôt que de les dégoûter en attendant qu’ils râlent pour adapter le service… »

La SNCF assure être « attentive à l’évolution de la situation dans les jours qui viennent » et qu’elle « n’hésitera pas à retravaill­er pour l’améliorati­on du dispositif s’il y a un véritable besoin. »

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(Photo Twitter.com/LanquarCas­tiel) La semaine dernière, la promiscuit­é était inévitable dans les voitures.

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