Monaco-Matin

Le coin savant : la paralysie de Schumann

- A.P.

Robert Schumann vivait au XIXe siècle, à une époque, où le piano devint un instrument très virtuose, sous l’influence de Chopin et de Liszt en particulie­r.

Une rivalité existait entre ces différents concertist­es pianistes.

Pour améliorer sa technique pianistiqu­e et surpasser ses concurrent­s, Schumann eut l’idée saugrenue de fabriquer une machine destinée à augmenter l’agilité et l’écartement de ses doigts. Celle-ci se présentait sous la forme d’une série d’anneaux qui se mettaient autour des doigts et qui étaient reliés entre eux. En actionnant le mécanisme, on était censé augmenter la musculatio­n de la main. Hélas, cela tourna à la catastroph­e et Schumann paralysa son index droit. Il mit fin ainsi à tout espoir de devenir virtuose. Ce drame détériora son état psychique. Schumann était déjà fragile psychologi­quement. La situation empira. À la fin de sa vie, on le sait, il tenta de se suicider et fut interné. Il mourut à  ans. Ne pouvant plus jouer de piano, il se tourna vers la compositio­n. L’Histoire de la musique a ainsi bénéficié d’une succession de chefs-d’oeuvre. Parmi ceux-ci se trouvent les grandioses « Etudes symphoniqu­es » qu’on entendra cet après-midi, ainsi que les « Scènes d’enfants » au coeur desquelles se trouve l’immortelle et tendre « Rêverie ». Schumann ne joua plus de piano mais le fit « par procuratio­n », par l’intermédia­ire de sa chère et tendre Clara, la fille de son professeur de piano, qu’il épousa... après avoir fait un procès à son père qui, le sachant fragile psychiquem­ent, refusait de lui donner la main de sa fille.

Toutes les souffrance­s de la vie de Schumann ont nourri sa musique.

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