«Ilyavait des mares de sang »
C’est un père de famille domicilié à la Baume, une cité d’Ollioules, qui a tenu à venir rassurer ses enfants, à la mi-journée = : « C’est un traumatisme pour eux. » Les traits tirés, les mots pesés, il ne peut que se souvenir de ce qu’il a vu. «Une personne allongée par terre et deux jeunes, à la station, des minots d’Ollioules. » Sa fille adolescente était allée acheter des pizzas, juste avant les tirs. « Je n’ai jamais eu de crainte ici, ma fille a l’habitude de se balader à vélo. Cette sérénité... Ce ne sera plus jamais pareil. C’est un sentiment de crainte. »
Et puis, les images lui reviennent encore. « Il y avait des mares de sang, le sang leur sortait par la bouche. » Son regard reste gris, absent. « Je me mets dans la peau des parents, dit-il dans un souffle. Ce qu’on a vécu, c’est le scénario d’une guérilla. »
Il va pour repartir, puis, se ravise.
« Les forces de l’ordre et les secours se sont activés sur les trois victimes en même temps. Avec professionnalisme, efficacité. Nous sommes dans un pays où cela existe, nous pouvons être fiers. »