Bascule vers l’enfer pour le couple à scooter
Ollioules, où ils avaient acquis une villa dans la colline, en direction de Châteauvallon, devait devenir leur « petit » paradis, l’heure de la retraite venue. Dimanche soir, la cité de l’olivier est subitement « devenue leur enfer », pour reprendre les mots attristés du maire Robert Bénéventi.
Aux environs de 19 h 30, alors qu’ils circulaient à scooter sur l’avenue de la Résistance, Philippe et Catherine Santos, habitants de Vesoul, dans la HauteSaône, ont été les victimes collatérales d’un règlement de comptes.
« Reconnus dans le monde économique » Touchée en plein thorax par une balle perdue, Catherine, 57 ans [notre photo], n’a pas survécu à ses blessures. Philippe, son mari, a lui été moins sérieusement atteint et, après avoir été opéré à l’hôpital Sainte-Musse à Toulon, son état de santé évoluerait favorablement. Un drame qui donne tout son sens à la formule « être au mauvais endroit, au mauvais moment ».
À quelque 600 km des lieux de la tragédie, à Vesoul et ses environs, c’était la consternation hier. Prévenu par un membre de la famille, Alain Chrétien, le maire de la préfecture de HauteSaône, témoigne. « Quand on a appris la terrible nouvelle, ça a d’abord été l’incrédulité. Et puis, après avoir eu confirmation du drame par le maire d’Ollioules, l’incrédulité a laissé place à la stupeur et la tristesse », confie l’élu.
C’est que les époux Santos, «reconnus dans le monde économique », n’étaient pas des Vésoulais complètement anonymes. « Catherine était gérante de la société Fromages de France à Mailley-Chazelot, une commune voisine, et avait été juge consulaire au tribunal de commerce de Vesoul. Avec Philippe, cadre à la tréfilerie Conflandey Industries, ils formaient un couple très dynamique », raconte encore Alain Chrétien, avant de faire part de « son sentiment d’injustice ».
À Amoncourt, commune située à une vingtaine de kilomètres au nord de Vesoul et où est implantée la société Conflandey Industries, spécialisée dans le fil d’acier, c’est la même stupeur. Prévenu par Philippe Santos en personne, Patrice Colinet, le directeur de la société, raconte. « Philippe m’a appelé ce matin [lire hier, ndlr] pour me rassurer avant d’être opéré. J’ai eu du mal à reconnaître sa voix empreinte de chagrin et de souffrance. En plus d’être un cadre très haut placé dans l’entreprise (il est directeur produit, préciset-il), Philippe est un proche collaborateur depuis 28 ans. Il est très apprécié par les 300 salariés et les clients. » Toutefois Patrice Colinet reste inquiet pour la suite. « Philippe est fort, mais comment va-t-il pouvoir surmonter cette épreuve terrifiante et le vide gigantesque laissé par le décès de son épouse ? »