Monaco-Matin

Metronomy : « Je commence à comprendre qui nous sommes »

- LAURENT AMALRIC (titre de leur CD) ? Tracteur ou Ferrari ? Nirvana ou Devo ? Eternal Sunshine… de Michel Gondry ou

Àl’orée de la sortie d’un sixième album déjà encensé par la critique, Joseph Mount pourrait léviter au-dessus de l’eau à Port-Grimaud.

Au lieu de cela, à quelques heures de se produire en tête d’affiche du festival Plage de rock, le leader de Metronomy se contente d’une promenade à… pédalo avec les autres membres du groupe.

La raison de cette sortie sur vélocipède nautique ? Un gentil concours organisé par le fan-club en lien avec leur label, qui permet à quelques fans de croiser au large de la plage varoise avec leurs idoles.

L’idée amuse Joseph qui évolue déjà en totale tenue vacancier, bermuda et chemise bariolée, à l’heure de la rencontre aux Prairies de la mer. Un lieu de concert autant que de villégiatu­re, puisque le musicien y demeure quelques jours dans un bungalow aux allures polynésien­nes avec femme et enfants (les loulous Jacques et André).

Un break salutaire dans cette tournée d’été qui annonce le Metronomy Forever Tour chargé de fin d’année. Déjà, les réservatio­ns s’envolent, et une seconde date parisienne vient d’être ajoutée à l’Olympia le 16 octobre, pour cause de 15 octobre complet.

Une ville qu’il connaît bien pour y avoir vécu plusieurs années avec sa femme française, mais qu’il s’est finalement résolu à quitter pour s’installer dans le verdoyant Kent. Ce qui n’empêche pas d’autres souvenirs de vacances azuréennes.

« Nous avons visité Cannes et Nice. La famille de ma compagne est originaire des Pyrénées, donc nous passons plus de temps dans les montagnes qu’au bord de la mer, mais la côte varoise est également fantastiqu­e ! »

Grandir dans la campagne du Devon, en gamin solitaire, rêvant de musique, n’a pas entamé sa sociabilit­é. Là où certains se la jouent pop star hantée, Mount assure la promo en bon client patenté.

« Je commence à peine à comprendre qui nous sommes. Ce que nous représento­ns dans le monde musical et pour les fans. Un groupe un peu insolite… Je trouve excitant de continuer à défricher en matière de son. Du coup, c’est chouette de pouvoir être plus populaire tout en expériment­ant plus ! », rigole-t-il. Enfant, faute de trompette ( «Mes dents étaient trop fragiles »), c’est au violoncell­e que se met le jeune Joseph, très vite rattrapé par les fracas de la batterie dont il se fabrique lui-même un kit à 9 ans. Dès son premier groupe, à 14 ans, l’affaire est entendue, il sera batteur d’un groupe célèbre. Mais c’est finalement scotché à un ordinateur acheté grâce à l’héritage de son grand-père qu’il débute Metronomy en 1999, en bidouillan­t des sons.

Une hibernatio­n sonique qui débouchera sur des remixes qui le feront remarquer des DJs de Brighton, où il suit des études en musique et arts plastiques. L’actuel Metronomy n’est pas loin. À l’époque déjà, Oscar Cash, son cousin (« Nos mères sont soeurs », glisse le claviérist­e) est à ses côtés. Les talents de compositeu­r du sieur Mount feront le reste. Dès le second album, Nights Out en 2008, le groupe est associé à un mouvement électro-pop qu’il surclasse avec les deux opus qui vont suivre, The English Riviera et Love Letters.

En 2019, Metronomy célèbre ses vingt ans et son aura n’a jamais été aussi vivace. « J’ai du mal à réaliser que tout ce temps s’est écoulé », conclut le jeune papa de 36 ans, sans frime ni grande théorie sur cette pop du futur qu’il ne cesse d’inventer métronomiq­uement. Là où tant d’autres issus de la même scène végètent dans un surplace embarrassa­nt. French Riviera ou The English Riviera Côte d’Azur, parce que j’y suis aujourd’hui. Tracteur ! On peut faire tellement de choses avec. C’est le genre de véhicule très polyvalent ! Oh… Probableme­nt Nirvana, pour qui j’ai une émotion directe. Avec Devo, c’est un lien plus intellectu­el.

 ?? (Photo Sophie Louvet) ?? Détente intégrale pour Joseph Mount (à droite) et sa bande, avant une rencontre à pédalo avec les gagnants d’un concours organisé par leur fan-club et un concert mémorable au festival Plage de rock.
(Photo Sophie Louvet) Détente intégrale pour Joseph Mount (à droite) et sa bande, avant une rencontre à pédalo avec les gagnants d’un concours organisé par leur fan-club et un concert mémorable au festival Plage de rock.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco