Une ardoise de 5440 € chez des vendeurs de portables
Comment faire échec aux chèques impayés ? Si de plus en plus de commerçants refusent ce moyen de paiement, c’est pour éviter l’absence de provision sur le compte. Mais cette convenance est aléatoire. Quatre boutiques de la Principauté ont tablé sur la confiance en laissant une cliente remplir ces formulaires pour acheter en majorité des téléphones portables. Mauvaise surprise en retour : une perte sèche globale de 5 440 €.
Cette femme de nationalité espagnole devait comparaître devant le tribunal correctionnel après les dénonciations des victimes. Mais la quadragénaire a fait de la résistance par son absence.
Une négligence ?
Entre le 16 juillet 2018 et le 26 février 2019, la señorita a effeuillé son chéquier, en majorité sur les quartiers de la Condamine et du Port. Quand les doléances des plaignants sont remontées à la Sûreté publique, les inspecteurs ont réussi à l’interpeller grâce aux traces numériques éparpillées chez les professionnels de la vente.
« Entendue le 13 mars dernier par les services de police, cette personne sans emploi était défavorablement connue pour se livrer à la prostitution, expose le président Florestan Bellinzona (*). Sommée de s’expliquer sur les chèques retournés avec la mention “compte clôturé”, l’intéressée a affirmé avoir fait acte de négligence sans pour autant être avisée de cette procédure par ses deux établissements bancaires. Il lui restait encore 46 formules… Avec ses ressources et patrimoine importants, elle assurait n’avoir aucune difficulté à régler les sommes réclamées… »
« Mauvaise foi »
Mais aucun versement à ce jour… «Le préjudice est important, souligne le premier substitut Cyrielle Colle. C’était à Madame de s’assurer des sommes suffisantes et de la validité de ses comptes. Elle a fait n’importe quoi pendant six mois. C’est de la mauvaise foi. Par courrier du 24 octobre 2018, les banques l’ont informée de leur décision. Elle n’en aurait pas eu connaissance et elle ne lirait jamais ses révélés de compte. Vous prononcerez une peine de quinze jours d’emprisonnement que vous pourrez assortir du sursis. »
Le tribunal a doublé la sanction : un mois, toujours avec sursis. * Assesseurs : Séverine Lasch et Virginie Hoflack.