70 Sur le parvis, coup Franck pour le pianiste Bertrand Chamayou
Venu l’an passé, le virtuose interprétera ce soir le célèbre quintette de César Franck et jouera aux côtés du « Quatuor Casals », nommé « ambassadeur culturel d’Espagne »
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u Festival de Menton comme dans les grands festivals, tous les artistes ne sont pas réinvités. Il y a ceux qui jouent une année et ne reviennent pas. Et il y a ceux qui sont aussitôt réengagés.
Tel est le pianiste français Bertrand Chamayou. Il nous avait éblouis, l’an dernier, dans les « Études transcendantes » de Liszt. Le revoici cette année.
Belle carrière pour ce pianiste toulousain, lauréat à 20 ans, en 2001, du concours international Marguerite Long ! C’est un récidiviste des Victoires de la musique. Il a été nommé en 2006 « révélation soliste instrumental de l’année », a été désigné en 2011 « meilleur soliste instrumental de l’année », a reçu en 2012 la victoire du « meilleur enregistrement de l’année » pour son disque des « Années de Pèlerinage » de Liszt, a été désigné à nouveau en 2016 « meilleur soliste instrumental de l’année ». Qui dit mieux ? Bertand Chamayou ne sera pas seul en scène ce soir. Il sera en compagnie du « Quatuor Casals ». Lorsqu’un pianiste rencontre un quatuor à cordes, que se racontent-ils ? Des histoires de quintettes, bien sûr. Et si on a de la chance, ils nous les jouent ! Ce sera le cas ce soir avec le quintette de Franck. C’est l’un des plus beaux quintettes de l’Histoire de la musique avec ceux de Schumann, de Brahms et de Saint-Saëns. Un monument de romantisme !
Le « Quatuor Casals » est espagnol. On dit Cuarteto Casals. Dédié, bien sûr, à la mémoire du grand violoncelliste Pablo Casals, ce cuarteto a été fondé en 1997 par deux frères, Abel et Arnau Tomas, respectivement violoniste et violoncelliste, qui se sont adjoint un violoniste madrilène et un altiste américain. En raison de leur notoriété, le ministère de la Culture espagnol les a nommés « ambassadeurs culturels d’Espagne ».
Un programme légèrement modifié
En dehors du quintette de Franck, le programme du concert de ce soir a changé par rapport à ce qui avait été annoncé initialement et qui figure encore sur certains documents.
Le « Quatuor Casals » jouera un quatuor de Haydn surnommé « Quatuor de l’oiseau ». (Ce surnom vient des trilles qu’on entend au premier violon, semblables à un chant d’oiseau).
Quant à Bertrand Chamayou, il jouera en solo le « Carnaval » de Schumann. Il s’agit d’une succession de vingt ravissants tableaux en musique. (Lire ci-dessous).
La musique de Schumann est magique. Fasciné, envoûté par elle, Aragon écrivait à son propos : « La musique de Schumann est comme une grande mémoire où s’efface le paysage environnant. »