Villefranche : tranches de tronches de vie à la Trinquette jusqu’au août
Et si Stephan Le Gac Savoy qui présente son exposition photo « Nissa Bella portraits » à la Trinquette jusqu’à la fin du mois d’août n’était, en fait, qu’un Arsène Lupin de la photographie. Oui, un gentleman cambrioleur, qui dans la rue, en crissant quelqu’un, sans le menacer d’une arme quiconque, lui vole en fait ce qu’il a de plus précieux, un instant de vie, un regard, un sourire, une posture.
« Je ne dis jamais à mes modèles d’un instant que je vais les prendre en photo, ni que je vais les exposer. Je ne déclenche qu’une seule fois, je ne regarde pas le cliché que j’ai pris avant de rentrer chez moi et là j’ai la surprise, bonne d’avoir réussi à capter ce que je voulais, mauvaise d’avoir raté mon coup », explique le photographe. Son terrain de chasse favori est devenu le Vieux-Nice, cet endroit magique où se croise et se recroise tout un melting-pot de personnalités, de personnages endémiques, de la vendeuse de fleurs à l’employé municipal en passant par le SDF, le touriste, le peintre amateur... « Je veux montrer que les gens sont beaux, tendres, sensibles, fragiles, heureux, tristes, amoureux, perdus, excentriques... ». Vidéographiste de formation, Stephan Le Gac Savoye est devenu photographe d’abord par obligation professionnelle puis par passion. « La photographie permet plus de liberté. J’ai choisi de faire du noir et blanc car ça donne encore plus de relief au travail ».
Devant ses clichés, les personnages, figés le temps d’un simple clic, semble prendre vie, leur sourire vous semble familier, leur intransigeance peut faire peur, leur tranquillité apaiser... « Je veux que le spectateur s’invente une histoire en les regardant », conclut le photographe. Pari réussi...