Emotion et colère pour l’hommage à Steve sur la place Masséna à Nice
« Steve est mort assassiné ! » « On n’oublie pas, on pardonne pas. » « Castaner en prison ! » « Tous coupables de la mort de Steve. »
Les slogans rageurs s’élèvent de la place Masséna, hier soir, tandis que sa fontaine se teinte de rouge sang. Image glaçante à plus d’un millier de kilomètres de la scène du drame. Ce sang fictif évoque Steve Maia Caniço, 24 ans, dont le corps a été retrouvé lundi dans la Loire, plus d’un mois après la fête de la musique tragique de Nantes.
Alors que la polémique n’a cessé d’enfler autour de l’action de la police cette nuit-là, un rassemblement honore la mémoire du jeune disparu à Nice comme dans d’autres grandes villes. Ils sont une bonne centaine – 250 selon les organisateurs, 80 selon la police restée à bonne distance –, à dire leur émotion et leur colère. «Onesttrès peinés, très affectés par la mort de Steve. Il pourrait être notre fils, notre petit-fils, notre neveu », soupire Joséphine Ange, 55 ans, qui se présente comme l’une des porte-parole d’un collectif d’associations. Au-delà de l’émotion, l’heure est à la défiance envers les institutions. « Nous voulons la vérité, pour Steve et pour toutes les victimes de violences policières, soutient David Nakache, de Tous citoyens ! Ce gouvernement, en légitimant les violences policières, produit une rupture profonde entre les citoyens et l’Etat. » Cette défiance se traduit par les huées qui visent le commissaire de Nantes, le préfet de Loire-Atlantique, le ministre de l’Intérieur et le président Macron.
Elle s’exprime dans ces affichettes (« Qui a tué Steve ? », « Vérité et justice pour Steve ») venues recouvrir les grilles du palais de justice. Geneviève Legay, la militante d’Attac blessée le 23 mars à Nice, appelle les « forces de l’ordre encore dignes de cette fonction à réagir ». L’hommage, lui, se conclura par un lancer de roses blanches dans la mer voisine.