« Un homme de valeurs à l’organisation un peu malheureuse »
« Il était temps, c’était un bazar incroyable au tribunal. Il fallait faire le ménage. Plus rien ne tournait rond », réagit, à chaud, un avocat du barreau de Nice. Un autre renchérit : «Il ne pouvait plus rester de toute façon. L’affaire de la militante des “gilets jaunes” l’a trop décrédibilisé. Plus généralement, parfois, on n’y comprenait plus rien, l’organisation était devenue erratique. On espère repartir sur des bases saines. » Une magistrate assure de son côté : « J’ai préféré demander ma mutation, l’ambiance était devenue impossible à Nice. » Un de ses confrères tempère : « Nice est une juridiction difficile et on ne sait pas pourquoi. Il y a une ambiance particulière. » Il ajoute : « C’est vrai que cela fait longtemps qu’on n’a pas eu un procureur fort avec un véritable leadership. Rien depuis Éric de Montgolfier. Même s’il était arrivé comme un chevalier blanc et qu’on en est tous revenus ensuite, il avait une autorité naturelle et son parquet était cohérent et en ordre de marche. Jean-Michel Prêtre est un homme de valeurs, mais on a perdu cette cohérence. Et son organisation était un peu malheureuse ». « Prêtre était pressenti pour devenir procureur de la République de Lyon. En général, quand on est procureur à Nice, on reste procureur ! On va à Marseille ou à Bordeaux. Avocat général près la cour d’appel de Lyon, ce n’est pas une vraie sanction, mais on peut considérer qu’il est rétrogradé. Il n’est pas le seul cependant, son prédécesseur Éric Bedos est lui aussi devenu avocat général [à Douai, mais il avait émis le voeu de repartir dans le Nord] », commente un autre avocat niçois.