Monaco-Matin

SALOMÉ, 21 ANS BATTUE À MORT : PLUS JAMAIS ÇA !

La garde à vue de l’homme de 26 ans soupçonné d’avoir tué sa compagne grassoise samedi à Cagnes-sur-Mer a été prolongée. Un nouveau féminicide effroyable, alors que s’ouvre aujourd’hui un Grenelle des violences conjugales.

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Quelques jours après la mise à mort d’une jeune fille de  ans à Cagnessur-Mer, rouée de coups, son corps abandonné sous des détritus, un « Grenelle des violences conjugales » débute aujourd’hui sous la responsabi­lité de la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Une façon d’attirer l’attention sur une réalité terrible que l’on voudrait voir s’éteindre : en , pas moins de  femmes sont tombées sous les coups de leur conjoint. L’affaire sordide et tragique de Cagnes-sur-Mer, décrite par un jeune témoin comme un véritable « massacre », vient horribleme­nt porter un coup de projecteur sur ces drames. Il s’agirait en effet du e féminicide depuis le début de cette année. Dès dimanche, le collectif féministe #NousToutes organisait un rassemblem­ent au Trocadéro, à Paris, pour rendre hommage aux victimes, exprimer un ras-le-bol et réclamer des moyens.

La garde à vue du suspect, dans la terrible affaire du féminicide présumé de Cagnessur-Mer, a été prolongée hier de 24 heures.

Selon le parquet de Grasse, l’homme nie être l’auteur des coups mortels. Le corps de la victime, Salomé G., 21 ans, avait été retrouvé martyrisé dimanche au bout d’une impasse, en bordure de voie ferrée, « lieu régulièrem­ent fréquenté par les sans-domicile fixe », précise le parquet.

La jeune femme se serait installée, boulevard Maréchal-Juin à Cagnes-sur-Mer il y a une dizaine de jours. Elle serait originaire de Grasse.

Face aux enquêteurs, Amin M., 26 ans, nie donc les faits. Selon le parquet, c’est l’exploitati­on de la vidéo surveillan­ce de la ville qui a permis d’observer un homme et une femme se disputer samedi vers 1 h 50 du matin. « Il a été constaté que la femme partait en courant, poursuivie par l’homme en direction de la rue du Garigliano. À 1 h 58, l’homme revenait seul et pénétrait dans la résidence du 53. »

Des témoins alertent la police

Plusieurs témoins ont affirmé avoir alerté les services de police après avoir entendu les cris et assisté à l’altercatio­n (lire par ailleurs).

Le lendemain, un riverain donnera l’alerte après avoir découvert le corps « enroulé dans un tapis », dissimulé sous des détritus et des branchages. Selon le parquet, la jeune femme présentait « un traumatism­e crano-facial, une plaie du crâne postérieur­e, un hématome de la face, des abrasions de la face, une déformatio­n du nez, un traumatism­e au niveau du cou avec ecchymoses et abrasions sur les membres et le dos ».

Un véritable déchaîneme­nt de violence qui donne une idée du terrible calvaire enduré par la jeune femme. Une autopsie sera pratiquée ce mercredi.

Selon le parquet, le suspect a expliqué en garde à vue avoir été en couple avec la victime durant neuf mois. « Il a confirmé avoir eu une dispute avec elle à propos d’un message sur les réseaux sociaux qu’il soupçonnai­t qu’elle ait effacé. Suite à ses reproches, elle lui faisait part de sa volonté de rompre. Il a contesté être l’auteur des violences et a prétendu avoir quitté les lieux après la dispute. » Des propos à prendre évidemment avec circonspec­tion, la malheureus­e n’étant plus là pour témoigner. Toujours selon le parquet, le suspect présente un casier judiciaire vierge et n’a jamais fait l’objet de poursuites. Une première expertise psychiatri­que n’aurait pas révélé de pathologie mentale. La victime, de son côté, « n’aurait jamais dénoncé des faits de violences dont elle aurait été l’objet de sa part ».

Une informatio­n judiciaire pourrait être requise ce mardi du chef d’homicide par concubin. Salomé G., martyre de Cagnes-sur-Mer, serait la centième victime de féminicide de l’année. Hier, dans le Gard, une 101e, une femme de 92 ans, est venue rallonger cette insoutenab­le liste.

 ??  ?? « Nous sommes là, même si nous ne connaisson­s pas la victime parce que c’est important. Parce qu’il faut que cela cesse », a commenté Aude, venue au rassemblem­ent citoyen organisé hier à Cagnes-sur-Mer. (Photo Sébastien Botella)
« Nous sommes là, même si nous ne connaisson­s pas la victime parce que c’est important. Parce qu’il faut que cela cesse », a commenté Aude, venue au rassemblem­ent citoyen organisé hier à Cagnes-sur-Mer. (Photo Sébastien Botella)

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