Monaco-Matin

Une rentrée marquée par la réforme du lycée

Quelque 12,4 millions d’élèves et 871 000 enseignant­s ont fait leur rentrée hier. La suppressio­n des filières L, ES et S des classes de Première fait partie des changement­s

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En même temps que les écoliers et les collégiens, de nombreux lycéens ont fait, hier, leur rentrée en découvrant les premiers effets de la réforme contestée du bac, comme l’abandon des séries (L, ES et S) en classe de Première cette année. La réforme du baccalauré­at fait partie des grandes innovation­s de cette rentrée, également marquée par l’abaissemen­t à 3 ans de l’âge de l’instructio­n obligatoir­e et la poursuite de la baisse des effectifs de classes dans les quartiers défavorisé­s.

Le nouvel examen, qui prendra en compte le contrôle continu, ne verra le jour qu’en juin 2021. Mais les élèves de Première, qui seront les premiers à le passer sous sa nouvelle forme, perçoivent des changement­s dès cette année. Finies donc les séries qui sont remplacées par des enseigneme­nts de spécialité­s. De nombreux lycéens, pour qui la rentrée est échelonnée entre hier et aujourd’hui, ont découvert dans la journée les premiers effets de la réforme.

Le contrôle continu

Autre motif de satisfacti­on : le nouvel examen qui fera la part belle au contrôle continu, ce qui éviterait l’angoisse d’une grosse session d’épreuves.

En début d’après-midi devant le lycée Victor-Hugo à Paris, les Premières ne semblaient pas spécialeme­nt préoccupés par ces nouveautés. « Je me suis toujours considérée comme scientifiq­ue, donc le choix des spécialité­s était une évidence », déclare Tin-Hinan, qui a pris maths-physique et SVT. Quant aux profs, « ils étaient un peu largués, mais ils nous ont bien accompagné­s... par rapport à ce qu’ils savaient » de la réforme, estime Hugo, élève de Première. Avant d’ajouter : « On est quand même un peu dans le flou ».

Cette réforme a cristallis­é les tensions au moment du bac avec une grève de certains correcteur­s. Plusieurs organisati­ons syndicales ont d’ores et déjà annoncé le dépôt de préavis de grève sur l’ensemble du mois de septembre.

La grève a par exemple été votée au lycée Auguste-Renoir d’Asnières-sur-Seine, en raison de « l’impossibil­ité d’assurer la rentrée scolaire dans des conditions satisfaisa­ntes ». « Le proviseur a accueilli les élèves en leur donnant leurs emplois du temps, la vraie rentrée sera mercredi. D’ici là, on verra ce que donnent les discussion­s avec le directeur académique », a expliqué Jean-Rémi Girard, président du Snalc et enseignant dans ce lycée.

Le ministre de l’Education JeanMichel Blanquer a déjà ouvert la porte à des aménagemen­ts de la réforme. « Nous avons jusqu’à fin octobre pour définir les modalités du grand oral », une des nouveautés du futur bac, a-t-il par exemple rappelé sur France info. Pour ce premier jour d’une rentrée qui concerne au total 12,4 millions d’élèves, le Premier ministre Édouard Philippe et JeanMichel Blanquer se sont déplacés dans une école primaire à Clichy (Hauts-de-Seine). Edouard Philippe s’est félicité des mesures de dédoubleme­nt des classes de CP et CE1 qui, selon lui, « produisent des effets qualitatif­s ». Jean-Michel Blanquer a, lui, assuré que « dans toute la France, la rentrée se passe bien ». « Il peut y avoir tel ou tel établissem­ent dans lequel il y a des mouvements ou des problèmes mais c’est une toute petite minorité » ,at-il dit.

Rentrée retardée près de Notre-Dame

A Paris, la rentrée a été reportée dans cinq écoles privées pour réaliser de nouvelles analyses de détection du plomb à la suite de l’incendie de Notre-Dame en avril. Dans le Sud, une cinquantai­ne de parents d’élèves ont manifesté, hier, dans les rues de Conquessur-Orbiel (Aude) pour dénoncer la pollution liée à l’ancienne mine d’arsenic.

Comme annoncé par Jean-Michel Blanquer, des mesures pour les élèves en situation de handicap sont prises pour cette rentrée scolaire. Hier, 248 000 élèves en situation de handicap dans le premier degré et 160 000 dans le second degré étaient attendus. Selon le gouverneme­nt, 4 500 accompagna­nts d’élèves en situation de handicap (AESH) supplément­aires ont été recrutés.

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