En cessation de paiement, la compagnie Aigle Azur est placée en redressement judiciaire
C’est à l’issue d’un CE extraordinaire que les membres du CE ont annoncé que « Aigle Azur se retrouve en cessation de paiement suite à plusieurs années d’errance liées à de nombreuses décisions stratégiques inadaptées et doit se placer sous la protection du tribunal de commerce ».
« La compagnie Aigle Azur a été placée ce jour en redressement judiciaire par le Tribunal de Commerce d’Évry », indique un communiqué de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) transmis, hier soir. « Les difficultés de trésorerie rencontrées par la compagnie depuis plusieurs mois. L’État est mobilisé pour accompagner la recherche de la meilleure solution possible pour préserver l’emploi et assurer la continuité de l’activité économique », assure la DGAC. Une soixantaine de salariés sur les 1 150 salariés que compte l’entreprise s’étaient rassemblés dans le calme, hier matin, espérant des réponses sur leur avenir et faire part de leur « perte de confiance totale » dans le Pdg Frantz Yvelin.
Une crise entre actionnaires
La crise a éclaté au grand jour le 26 août, quand l’un des actionnaires, Gérard Houa, a évincé le patron Frantz Yvelin en disant sa volonté de mettre fin aux « errements stratégiques des deux dernières années ». Deux jours plus tard, nouveau coup de théâtre : une administratrice provisoire, Hélène Bourbouloux, est désignée à la tête de l’entreprise par le tribunal de commerce d’Evry et installée en présence des forces de l’ordre, tandis que Frantz Yvelin est rétabli dans ses fonctions. Aigle Azur, fondée en 1946 et dont les liaisons avec l’Algérie représentent 50 % à 60 % de l’activité, emploie 350 de ses salariés en Algérie.
Elle dispose d’une flotte de 11 avions et a transporté 1,88 million de passagers en 2018. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros en 2018 mais « perd de l’argent depuis 2012 », selon Frantz Yvelin.