Monaco-Matin

VTT CHAMPIONNA­TS DU MONDE Loïc Bruni : la légende est en marche

Dimanche au Canada, le Cagnois a écrasé la descente pour remporter sa quatrième couronne

- GREG GERMAIN

Après les coups d’éclat de ses coureurs sur les épreuves de cross-country (encadré ci-dessous), l’équipe de France attendait avec impatience l’entrée en scène de ses descendeur­s pour compléter sa belle récolte aux championna­ts du monde 2019. Et pour cause, c’est la discipline où les Tricolores sont le plus dominateur­s, avec six victoires masculines en coupe du monde, deux féminines et quatre juniors rien que cette saison. De fait, Loïc Bruni, Amaury Pierron, Marine Cabirou et Thibaut Dapréla étaient plus que jamais attendus au tournant sur l’impitoyabl­e piste de Mont-Sainte-Anne (l’une des plus longues et impression­nantes du circuit), ainsi que Loris Vergier, actuelleme­nt 5e du classement général mondial. Chef de file de cette redoutable et talentueus­e délégation, Loïc Bruni y remettait en jeu son titre obtenu l’an passé en Suisse. Mais avant qu’il ne s’élance, ses compatriot­es ont réalisé des prouesses en cascade dans les courses juniors et dames, démontrant que la suprématie française sur la DH mondiale ne se résume pas aux résultats du Cagnois...

Antoine et Myriam créent la surprise

Dans la catégorie junior, le Peymeinado­is Thibaut Dapréla avait à coeur de décrocher le titre qui lui avait échappé l’an passé et dont il était le principal favori. Force est malheureus­ement de constater que cet événement ne daigne pas lui sourire, puisque le jeune prodige azuréen a dû se contenter de la cinquième place. Pour se consoler, il est en passe de remporter le classement général de la coupe du monde ; rappelons aussi que d’autres grands noms de la Descente ont réalisé des carrières phénoménal­es sans avoir jamais été sacrés durant leurs années juniors. Pour le venger, un autre Français a fait sensation : l’enduriste varois Antoine Vidal, qui n’a pas l’habitude de rouler en DH mais qui est malgré tout allé chercher une incroyable médaille d’argent derrière l’Australien Kye A’Hern. Incroyable également, la victoire de l’Héraultais­e Myriam Nicole chez les filles, sacrée alors qu’elle faisait son retour à la compétitio­n après une saison blanche suite à sa blessure au pied en avril.

Loïc Bruni au sommet de son art

Ajoutez la médaille de bronze de Marine Cabirou, et l’on peut dire que c’était déjà mission remplie pour l’équipe de France. Pourtant, le meilleur restait encore à venir chez les hommes. En effet, avec trois hommes dans le top 5 mondial, il y avait légitimeme­nt de quoi rêver a minima d’un titre, et pourquoi pas d’un triplé... Malheureus­ement, Loris Vergier (l’autre Cagnois) a fait une sortie de route sur le haut de piste, abandonnan­t par la même tout espoir de médaille. Ne restait alors plus qu’Amaury Pierron et Loïc Bruni pour concrétise­r sur une piste sans merci que nous décrit le champion cagnois : «La piste était très exigeante, d’ailleurs il y a eu beaucoup de crevaisons pendant les entraineme­nts, donc ce n’était pas facile d’aller chercher le run parfait. Et pourtant il n’y avait pas le choix, car ça roulait gaz. » Plus de 80 km/h par endroits, dans des pentes affolantes et sur des tapis de rochers démesurés ! Fidèle au rendez-vous, Amaury Pierron signe le meilleur temps, puis l’Australien Troy Brosnan améliore au terme d’un run impression­nant de maîtrise. Dernier à s’élancer, Loïc Bruni est condamné à l’exploit s’il veut conserver son titre. « Finalement, je n’avais pas tant la pression, car j’avais déjà remporté les Championna­ts du Monde, donc en ajouter une ce n’était que du bonus. Du coup, je n’ai pas cherché à gérer, j’ai attaqué à fond, ce que j’ai rarement l’habitude de faire. » Et ça l’a fait : 4’05’’ plus tard, Super Bruni remporte son quatrième titre mondial, le troisième d’affilée, avec 5 dixièmes d’avance sur Brosnan et 2,5 secondes sur Pierron. « C’est la folie, je suis trop content. » Il y a de quoi : avec ce titre, il est propulsé deuxième descendeur le plus sacré de l’histoire du VTT, derrière un certain Nicolas Vouilloz (encore un Azuréen, décidément, 7 fois champion du monde élite) !

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 ??  ?? Les Français (ici Bruni en or et Pierron en bronze) ont envahi les podiums. (Photos Seb Schieck / Specialize­d Gravity)
Les Français (ici Bruni en or et Pierron en bronze) ont envahi les podiums. (Photos Seb Schieck / Specialize­d Gravity)

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