Monaco-Matin

Retour à la maison

Après plus d’un an et demi de travaux de réhabilita­tion, les premiers résidents ont retrouvé, hier, leur logement dans cette résidence domaniale de quatre blocs, victime d’une crise sanitaire en 2016

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Sur le parvis des Jardins d’Apolline, le martèlemen­t incessant des marteaux-piqueurs invite les passants à protéger leurs tympans. Le vaste chantier de réhabilita­tion des quatre blocs (*), au coeur d’une crise sanitaire en 2016 car victimes de malfaçons, est loin d’être achevé (lire ci-dessous) .Le bloc D, toutefois, voit déjà ses premiers locataires retrouver leur appartemen­t relevant des Domaines, après plus d’un an et demi de travaux. « Ne sont restés que les murs porteurs et les dalles. Sinon, tout a été refait », affirme Albert Croési, conseiller interminis­tériel auprès du Ministre d’État, en charge du cadre de vie et des relations avec les usagers. Les ouvrants, les sols, les sanitaires, l’eau, l’électricit­é, la climatisat­ion… Tout ! Et même de nouvelles cuisines sur-mesure offertes par le gouverneme­nt. Hier donc, c’est un deux-pièces flambant neuf qu’ont retrouvé Nicolas Boeuf, Monégasque de 30 ans, sa compagne et sa fille. Les tout premiers à retrouver leur chez-soi, les autres résidents réintégrer­ont petit à petit leur foyer jusqu’au 31 janvier prochain.

« Montée en gamme »

Au rythme des cartons et du mobilier montés par les déménageur­s, à l’aide du monte-charge, la petite famille a repris doucement mais sûrement ses repères. « À l’époque, on n’avait pas subi de dégâts, ni de champignon­s ou de moisissure­s. Juste un fort taux d’humidité dans les dalles, nuance-t-il. On a été relogé dans un appartemen­t deux-pièces de la résidence l’Herculis. Il était bien mais l’immeuble était un peu vieux avec un voisinage pas terrible. On avait perdu la climatisat­ion et la terrasse. Tout cela n’était que du provisoire donc, bien sûr, on ne s’en est pas plaint. »

D’autant que dans cette fâcheuse histoire, dont ils se seraient certes bien passés, les résidents relogés n’ont pratiqueme­nt rien dépensé. Au contraire, ils ont économisé. « On a juste payé les charges du logement provisoire comme l’eau et l’électricit­é. Ça fait des économies, c’est sûr », reconnaît Nicolas. Son appartemen­t est même « monté en gamme ». Certains ont même pu troquer la baignoire pour une douche. « Il a radicaleme­nt changé. Au niveau des finitions, de l’eau chaude, de la climatisat­ion. Tout est géré par une tablette tactile. On peut programmer à l’avance. »

« Hâte de revenir »

Dans ce dossier, c’est l’État monégasque qui paye la facture salée, en attendant d’éventuels dédommagem­ents prononcés en sa faveur par la justice monégasque (lire cicontre). Cinquante-cinq millions d’euros pour les travaux de réhabilita­tion. Et dix millions d’euros par an pour le volet immatériel.

« On a décidé de prendre en charge un certain nombre de dépenses auxquelles les locataires délogés ne pouvaient logiquemen­t pas faire face, développe Jean Castellini, conseiller de gouverneme­nt-ministre des Finances et de l’Économie. Les frais liés aux déménageme­nts, d’abord. Si l’appartemen­t provisoire était propriété de l’État, ils n’avaient pas à s’acquitter d’un loyer. Si celuici était dans le secteur privé, c’est l’État qui prenait en charge l’intégralit­é du paiement du loyer durant toute la durée de non-jouissance de leur appartemen­t aux Jardins d’Apolline. Autre mesure élaborée avec l’associatio­n des résidents : l’indemnité de relogement temporaire, évoluant selon le nombre de pièces, pour les personnes hébergeant chez des proches ou dans une autre maison. »

Un retour aux sources qu’attendaien­t Qui rentrera quand ? Si les premiers locataires ont réinvesti les lieux, hier, les autres retours aux Jardins d’Apolline s’étaleront dans le temps. « Le déménageme­nt se fait en fonction des possibilit­és des déménageur­s et en fonction de la durée de vie des baux que l’État a contracté dans le privé, précise Albert Croési, conseiller interminis­tériel auprès du Ministre d’État, en charge du cadre de vie et des relations avec les usagers. Ces baux arrivant à échéance, il fallait donner la priorité à ces gens-là pour retourner à la maison. Dès lors que certains résidents me confiaient que la date ne leur convenait pas, pour des raisons personnell­es ou profession­nelles, on a proposé d’autres dates. Tout le monde a pu choisir la sienne. » Petit point sur le calendrier du retour des résidents, bloc par bloc, aux jardins d’Apolline.

Le bloc D

Les déménageme­nts ont débuté hier et se poursuivro­nt jusqu’au  janvier.

Le bloc B

Les résidents de ce bloc retrouvero­nt leur logement domanial du  novembre au  avril.

Le bloc C

Encore en travaux, il devrait être livré pour mi-, si le chantier ne connaît pas de retard.

Le bloc A

Celui-ci doit être livré en dernier, probableme­nt pour la fin de l’année .

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 ?? Les déménageur­s n’ont pas chômé, hier, pour la réintégrat­ion des premiers résidents.(Photos C.D.) ??
Les déménageur­s n’ont pas chômé, hier, pour la réintégrat­ion des premiers résidents.(Photos C.D.)

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