La pyrale du buis ravage le moyen-pays
La chenille de ce papillon de nuit venu d’Asie dévore les arbustes. Les communes des bassins niçois et vençois sont désemparées face au fléau qui commence à toucher le littoral
Des taches blanches virevoltent dans tous les sens. Quand on secoue les haies à Coursegoules, une nuée de papillons jaillit. La nuit, ils s’agglutinent par centaines autour des réverbères. Ils entrent aussi dans les maisons.
Un spectacle étrange produit par la présence d’un ravageur exotique, la pyrale du buis. À Coursegoules, la maire, Corinne Dao, juge « hitchcockienne » cette prolifération. Ce papillon est d’abord une larve gloutonne qui dévore les feuilles du buis, comme son nom l’indique. Venu, comme un autre de ces prédateurs le frelon asiatique, de contrées lointaines, il fond désormais sur le moyen-pays.
Qu’importe l’altitude
Pour les autorités, c’est une calamité d’autant que peu de parades efficaces existent pour contrer l’envahisseur. Les maires des différentes communes touchées tentent d’allier leur force. Le parc régional est lui aussi en alerte. «Ilyabien trois semaines qu’elles sont arrivées. On voit bien que tout est brûlé et ça monte, témoigne Corinne Dao. Nous sommes entre 1 000 et 1 300 m, c’est pareil à toutes les altitudes, les buis sont attaqués. » Et l’édile de constater que « Saint-Vallier, Bézaudun, Gréolières, dans l’Estéron [1]… Nous sommes plusieurs communes à être impactées ». Comment se protéger et combattre cet insecte ? « J’ai contacté plusieurs services pour lutter contre les nuisibles. On m’a expliqué qu’il n’y avait pas trop de solutions, à part une bactérie qui colonise le tube digestif de la chenille. La bactérie ne serait pas nuisible pour les autres insectes », détaille Corinne Dao.
Pas de solution satisfaisante
« Il y a bien les pièges mais il en faudrait beaucoup. Ensuite, mettre des nichoirs pour la mésange, qui est friande de la pyrale. Avant d’attendre le froid et la neige. Mais entre-temps, tout cela est bien affligeant. » Pour cette maire, comme pour les autres, il semble qu’aucun moyen d’éradication n’existe vraiment. « J’ai peur qu’il n’y ait pas de solution, puisqu’on me renvoie de services en services » confie-t-elle dépitée mais toujours vaillante : «Jecontinue à tenter de trouver une alternative. » Et à multiplier les coups de fil.
[1] La vallée de la Tinée, autour du village de Marie notamment, ou encore la vallée du Var, vers Thiery ou Pierlas, sont aussi touchées. NiceMatin du 17 septembre 2018 et du 27 juin.