Zoom sur ces secteurs qui recrutent
Tourisme, commerce, bâtiment, services à la personne... Zoom sur ces secteurs porteurs dans les Alpes-Maritimes, à l’occasion de l’opération régionale « 100 % emploi »
Si la réalité était si smple, ces deux nombres seraient faits pour se rencontrer. En pratique, ils peuvent se rapprocher. D’un côté, les Alpes-Maritimes recensaient 67 810 demandeurs d’emploi de catégorie A au deuxième trimestre 2019. Une tendance à la baisse (- 2,4 % sur un an). De l’autre, Pôle Emploi 06 tablait sur 60 300 recrutements cette année, a minima, selon l’enquête « Besoins de main d’oeuvre » menée avec le Credoc. Une tendance à la hausse (+ 9 %). Comment mieux concilier l’offre et la demande ? C’est l’objet des journées « 100 % emploi », organisées, hier et aujourd’hui, dans la région Sud. À cette occasion, Nice-Matin brosse un panorama des secteurs les plus porteurs, en partenariat avec Pôle Emploi.
Rencontrer, au-delà du CV
Objectif de l’opération « 100 % emploi » : «Favoriser, une fois par an, la rencontre des entreprises et du public grâce à des actions un peu “punchy” », explique Fabien Paravisini, chargé de projet « entreprises et partenariats économiques » à la direction de Pôle Emploi 06. Nous proposons des initiatives thématiques pour zoomer sur des secteurs. Cela permet de générer de nouvelles opportunités, par-delà le filtre du CV. Il y a souvent des bonnes surprises, notamment dans les secteurs en tension. »
Un reflet du marché
Quels sont-ils, ces secteurs en manque de bras ? Pour l’évaluer en chiffres, Pôle Emploi s’appuie sur son enquête « Besoins de main d’oeuvre » 2019. Une projection réalisée chaque année auprès des entreprises. « C’est un indicateur assez fiable, très conforme aux besoins que nous constatons, justifie Fabien Paravisini. 75 % des entreprises ont mené à bien leur projet de recrutement. »
Sans surprise, un secteur domine largement : celui des métiers liés au tourisme. Hôtels, cafés et restaurants cumulaient 13 524 projets de recrutement en 2019. Particularité : les trois quarts des postes sont saisonniers. Dans un département rythmé par les créations/extensions de surfaces commerciales et les chantiers, les autres secteurs porteurs sont le commerce (5823) et le BTP (4347). Autres besoins criants : les services à la personne (3551) et la santé (2317).
Difficultés à recruter
Exception : l’animation et les spectacles. Avec 7 000 prévisions de recrutement, ce secteur devrait logiquement truster la deuxième marche de ce podium de l’emploi. Sauf qu’un autre paramètre intervient : la difficulté à recruter. Or elle est quasi nulle dans ce secteur quasi autorégulé : de 1 à 8 %.
À titre de comparaison, le taux de difficulté est de 37 % dans les commerces. En d’autres termes, plus d’un emploi sur trois est compliqué à pourvoir. Chez les chefs cuisiniers, ils sont 57 % à prévoir des difficultés à recruter. Et dans le BTP, la difficulté atteint 84 % pour les ouvriers qualifiés !
C’est de la dynamique
Dernier paramètre utile : la tendance secteur par secteur. Certains surfent sur une dynamique ébouriffante. Le BTP enregistre ainsi + 25,8 % en un an. Fabien Paravisini les attribue aux « effets de la reprise post-crise, et aux grands travaux en cours de Cannes à la plaine du Var. » Dans la santé, les besoins en infirmiers et aides-soignants se font cruellement sentir (+ 48 %), comme le rappelle régulièrement l’actualité. L’industrie enregistre un + 31 %, le numérique un + 22,7 %. D’autres secteurs, plus restreints en termes d’opportunités, méritent qu’on s’y intéresse avec attention. L’offre a bondi de 73 % en un an dans l’éducation (737 postes), chez les comptables (627), et les besoins de l’automobile ont explosé (+153 %) pour les mécaniciens auto, mécaniciens poids lourds et véhicules industriels. Explication simple : « Ces profils sont extrêmement rares. »