Anny Duperey : « J’ai la chance d’avoir une notoriété douce »
Qu’évoque votre livre Complicités animales ?
Ce livre est né de conversations que nous avons eues avec un grand ami journaliste, spécialisé dans les animaux. Nous avons parlé d’histoires extraordinaires et on s’est dit que c’était peut-être le moment. Aujourd’hui, il y a une évolution du regard sur l’animal et on a répertorié ensemble histoires vraies et surprenantes qui prouvent que, concernant les animaux, ce n’est pas uniquement la loi du plus fort, mais aussi l’entraide, le sauvetage, l’accompagnement et l’amitié. Cela pose question sur l’animal.
Selon vous, la cause animale estelle assez présente dans les discours politiques ?
Non, pas encore ! Il faudrait vraiment enseigner à l’école, je pense, l’empathie pour les animaux. C’est seulement depuis qu’on a mis dans la loi que les animaux étaient dotés de sensibilité. On est lent. Comment peuvent réagir des enfants lorsque leurs parents abandonnent des animaux l’été ? Que se passe-t-il dans la tête d’un enfant complice avec un chat ou un chien qu’il voit abandonné au bord d’une route ?
Vous avez aussi dans votre actualité un autre livre, Les
photos d’Anny...
Elles sont sorties de mes placards grâce à un ami qui souhaitait en faire une exposition il y a un an et demi. Jamais, je n’aurais sorti ces photos que je faisais pour mon plaisir personnel et qui étaient planquées avec des pellicules au fond d’un tiroir. J’ai fait ça pendant une vingtaine d’années, jusqu’à ce que je découvre les photos de mon père. La photo noir et blanc a pris alors un sens plus dramatique et j’ai surtout senti que j’allais partir sur un gros travail du déni du deuil. Il m’avait offert la preuve en photo que mon enfance avait existé alors que je n’en avais aucun souvenir.
Que pensez-vous du virage numérique en photographie ?
Il y a des choses formidables malgré la magie de la pellicule, mais j’ai découvert la complicité entre l’argentique et le numérique. Quand j’ai retrouvé mes négatifs, j’avais noté les bonnes photos et toutes les corrections à faire. Pour le livre, avec mon camarade photographe, nous avons fait un tirage argentique sur papier d’après un fichier et ça je ne savais pas qu’on pouvait le faire.
Vous connaissiez RoquebruneCap-Martin ?
Non, pas du tout et je n’ai pas eu le temps de visiter.
Que pensez-vous de ce type de salon littéraire ?
J’aime beaucoup, pas seulement pour les livres. J’ai emmené quasiment toutes les pièces que j’ai jouées en tournée et je trouve qu’en province, on a plus le temps de se cultiver, de lire, d’aller au théâtre et le public est merveilleux. Je suis émerveillée de voir le nombre de gens qui continuent de s’intéresser aux livres.
Votre passion des chats vous vient d’où ?
Ce n’est pas forcément une passion, j’ai pour les animaux un amour raisonnable. Les chats comme les gens, il y a des cons partout. J’aime les animaux comme des personnes, je regarde les caractères mais je ne suis pas systématiquement amoureuse de n’importe quel chat.
Comment vivez-vous la médiatisation et la popularité ?
J’ai la chance d’avoir une notoriété douce, comme les drogues du même nom. On ne me tape pas dans le dos, on ne me hèle pas dans la rue comme je l’ai vu pour les comiques et les chanteurs. Je ressens une immense sympathie des gens grâce à la série Une Famille formidable et grâce au livre Le Voile noir sorti en même temps.