Gendarmes : « Ça aurait pu être beaucoup plus grave »
Les gendarmes ont donné de leur personne, eux aussi. En combinaison spéciale, ou en simple uniforme lorsque l’urgence prime sur toute autre considération. « Quand on voit les gens dans leur véhicule au milieu de l’eau, tant pis, on se mouille ! On s’est changé deux-trois fois », confie le major Philippe Murer. Le commandant de brigade adjoint de Mougins, 50 ans, était déjà sur le pont lors des intempéries de 2015. Bis repetita ce dimanche. « Dès 7 heures, nous avons “dispatché” les patrouilles un peu partout. Nous connaissions les zones à risque, nous savions que ça allait partir dans tous les sens… De 18 à 21 heures, c’est monté en puissance. Et même plus. Tout le monde était sur le terrain ! »
Comme chez les pompiers, des collègues en repos sont revenus prêter main-forte. « Cela a permis à certains de se mettre au sec, quitte à repartir après. » En lien étroit avec les polices municipales et services techniques, les gendarmes ne se contentent pas de réguler ce qu’il reste de circulation. Ils se jettent à l’eau, eux aussi, pour sauver des vies.
« Rester calme »
Point chaud : l’avenue de la Valmasque à Mougins. La sortie de la pénétrante s’est muée en piscine pour autos. « Elles ont “amerri”, avec de l’eau jusqu’à la fenêtre ! Il y avait une maman avec son enfant. Il a paniqué et ouvert la porte. Nous avons pu aller les chercher. Mais il fallait agir vite… » La bonne attitude ? « Rester calme. Cela permet aux victimes de se caler sur nous. 2015 nous a aidés dans la gestion du stress. » Au final, les 220 gendarmes azuréens mobilisés dimanche ont réalisé 102 interventions, pour 1033 appels au centre opérationnel à Nice. Ils ont secouru cinq personnes sur les toits de voitures immergées, déposé par trois fois des secouristes depuis un hélico venu d’Ajaccio. Et la brigade nautique a écumé l’ouest des A.-M.
« On a eu de la chance, car on ne parle que de voitures immergées. Mais ça aurait pu être beaucoup plus grave, insiste le major Murer. Les gens croient que ça n’arrive qu’aux autres. Mais en sortant, on se met en danger, on met en danger ceux qui nous accompagnent et les secours ! »