La Tavernière encore sous les eaux
Cela fait quarante ans qu’il vit à la Tavernière, ce quartier de Mandelieu si durement éprouvé lors des inondations meurtrières de 2015, et qui vient encore d’être frappé – cruellement – par les intempéries. Jacques semble épuisé par l’épreuve du week-end. La veille, en début d’après-midi, il avait été évacué vers l’hôtel Pullmann où il a passé la nuit avec son épouse. Et en revenant chez lui, lundi matin, il a découvert un spectacle désolant : toutes les pièces de sa maison inondées, l’annexe aussi, et son jardin disparu sous trente à quarante centimètres d’eau.
Son fils est venu l’aider à évacuer l’eau et la boue. Mais les dégâts sont là : les meubles, le linge, l’électroménager, le sol, les murs... « Tout est foutu », déplore Jacques, désarmé et découragé. « Depuis que nous vivons ici, nous avons été inondés à deux ou trois reprises. J’aimerais vendre et partir d’ici, mais ma femme ne veut pas. » Dans le jardin vers lequel il nous entraîne, l’homme a du mal à se tenir debout. « J’ai une motopompe, mais elle ne marche pas. » On lui dit que les pompiers sont juste à côté, qu’ils vont venir lui donner un coup de main... Il corrige, réaliste : « Ils ont sûrement d’autres chats à fouetter. »
Dans la maison qui jouxte la sienne, ce sont l’incompréhension et la colère qui prédominent. « Ce qu’il faudrait, c’est changer les canalisations, en installer de plus grosses et curer les rivières », commentent les occupants. Moins touchés que leur infortuné voisin « parce que notre maison est plus haute », ils n’ont pas eu besoin d’être évacués. Et, côté dégâts, l’eau n’est pas montée plus haut que les plinthes. Tout de même !