Coup de grâce pour la vallée de la Siagne
C’est un nouveau coup dur pour les agriculteurs de la vallée, victimes une nouvelle fois des débordements du Béal et de la Siagne. Le nettoyage va reprendre, mais le moral est en berne
Lassitude, fatigue et découragement dans la vallée de la Siagne, durement touchée à deux reprises en huit jours. Moins dévastatrice pour la plupart, la nouvelle crue a mis à sac tout le nettoyage accompli durant la semaine. C’est le cas à la pépinière familiale Salussolia, à La Roquette, engloutie à nouveau : 1,80 m les 23-24 novembre, et 80 cm dimanche.
« Pas d’aide de la mairie »
« On avait perdu toute la production de l’hiver. Les fleurs ne sont pas assurées. Amis et famille sont venus nous aider. On n’avait pas fini de tout nettoyer. Deux fois, c’est dur. Il faut nettoyer les vallons ! », plaide Laurence Salussolia, qui déplore n’avoir reçu aucune aide matérielle de la mairie. « On avait demandé des bennes. On n’a vu personne. Le maire est juste passé hier. » Jean-Charles Orso, maraîcher, l’avoue : « C’est le coup de grâce. Toute la semaine, on a essayé de sauver les salades couvertes de boue, en les vaporisant. Et rebelote !
Ce sera compliqué cette fois. C’est un travail de fourmi qui recommence. »
Julien Rostan, agriculteur du chemin de la Plaine de Laval, avait perdu presque toute sa récolte il y a huit jours. « On a été moins touchés cette fois. On fait avec.
On gère avec les assurances », souffle-t-il.
« Dépités »
Certains, comme Daniel Basles qui cultivait des graines germées, est au point mort. « Tant que l’on n’a pas d’aide, on ne peut pas redémarrer la production. On est dépités. »
La Campagne, d’Emmanuel Orso, qui a rouvert samedi, n’a pas été inondée cette fois. « On avait perdu trois voitures, deux camions… Les choux perdus et une serre endommagée. Cette fois, il y a eu 10 cm dans les serres. Il faut s’organiser. Si on nous laissait la possibilité de surélever un peu les bâtiments… »
Pour certains, ce second sinistre a été pire. Comme pour AD Blue Farm, à Mandelieu, qui abrite chevaux et moutons. « L’eau est montée à 50 cm dans l’écurie ! Dans les champs, un mètre d’eau ! Une catastrophe ! », raconte Adeline Akermann. « Le bassin de rétention prévu est de 400 00 m3, cela ne suffira pas. »