millions d’euros de dégâts en un seul week-end
Mobilisés, les experts et compagnies d’assurance définissent les priorités et apportent conseils et recommandations après une nouvelle série de sinistres déclarés hier matin
Depuis une semaine, les compagnies d’assurance et leurs experts sont à pied d’oeuvre. Selon une première estimation de la Fédération française des assurances, les dégâts s’éleveraient à millions d’euros pour les intempéries des et novembre dans le Sud-Est. L’ardoise devrait fortement s’alourdir avec l’épisode de dimanche er décembre. Au total, ce serait sinistres qui pouraient être déclarés.
En comparaison, après les inondations de , les assureurs avaient déboursé près de millions d’euros. « La différence avec , c’est que les pouvoirs publics ont fait beaucoup de prévention, note Régis Lemarchand, membre du comité exécutif de Generali France. Les compagnies d’assurance aussi. » Des messages de prévention ont été adressés par SMS aux assurés. « En , nous avions beaucoup de véhicules qui avaient été endommagés. Cette fois, il s’agit plutôt des habitations et de locaux commerciaux ou professionnels. Il y a plus de sinistres, mais de moindre intensité », analyse Rachid Kassou, responsable des prestataires chez Generali.
À Cash Jouets, entreprise de Cagnes-sur-Mer spécialisée dans les jouets pour les comités d’entreprise et les articles de plages pour les professionnels, c’est la désolation.
« Nous avons été appelés par les clients, qui ont découvert en arrivant le matin que la colline située derrière l’entrepôt s’était affaissée et avait cassé un pan de mur. Il était 9 h 20 quand un nouvel éboulement s’est produit. Ça a fait céder le mur de droite, plier la poutre IPN et avancer un rack qui nous a barré la sortie. Nous avons dû emprunter l’issue de secours, mais il a fallu que je donne trois à quatre coups d’épaule pour l’ouvrir, car ce mur-là avait aussi bougé », témoigne Jordan Pezzagna, agent général d’assurance chez Generali, dépêché hier matin au siège de la société située chemin du Vallondes-Vaux.
«J’enaiassez»
La mairie risque de prendre un arrêté de péril : fragilisée, la structure de l’entrepôt menace la sécurité des personnes. Dans ce cas, plus personne ne sera autorisé à pénétrer dans le bâtiment, et la marchandise sera perdue.
« Notre local administratif se trouve dans ce bâtiment, avec nos ordinateurs, notre comptabilité, s’alarme Christelle Porzadny. Et la semaine prochaine, nous devons recevoir six conteneurs de marchandises.
Où allons-nous la stocker ? » La gérante de la société, Lydia Allemand, arrive sur place. « J’en ai assez. Je prends les sous de l’assurance et je fiche le camp, lâche-telle sous le coup de la colère. En 2015, c’est un rocher qui était tombé sur le toit de l’entrepôt, immobilisant deux rayons. Les travaux avaient duré six mois. Je tiens parce que mon mari, nos deux filles et nos deux gendres travaillent ici. »
Dépêché sur place, Jean-Pascal Augier, coordinateur régional de la société Saretec Dommage, analyse la situation et déroule ses préconisations : « Nous allons faire passer un bureau d’études qui se prononcera sur la structure du bâtiment. »
Le local administratif devra être transféré. Pourquoi pas dans une cabane de chantier ? Quant au stockage des marchandises, il va falloir trouver un autre lieu. Enin, s’allouer les services d’un vigile de nuit est vivement recommandé car l’issue de secours, endommagée, ne ferme plus.
La perte de chiffre d’affaires indemnisée
La société, qui a souscrit la garantie « perte d’exploitation », sera indemnisée pour la perte de son chiffre d’affaires et l’éventuelle mise au chômage technique de ses salariés. Missionnée par les experts et assureurs, une équipe de la société d’assainissement après sinistre Belfor est aussi présente.
« Notre but, c’est la remise en état le plus vite possible, indique Léonore Boulte, directrice générale à Belfor. Pour cela, nous déblayons, asséchons, assainissons, pour que les assurés puissent réintégrer le plus tôt possible leur logement ou leur entreprise. Dans ce cas précis, nous ne pouvons pas intervenir avant que l’ingénieur structure ait rendu un avis. Mais c’est très important d’être présent. Un sinistre, c’est quelque chose de très dur psychologiquement. Nos équipes sont formées pour cela. Pour apporter un moment d’écoute. »