Forte émotion après la mort de trois sauveteurs dans les Bouches-du-Rhône
Moins de vingt-quatre heures après le crash de l’hélicoptère de la Sécurité civile, qui a coûté la vie à « trois héros du quotidien », pour reprendre l’expression du ministre de l’Intérieur, on ne connaît toujours pas les causes de l’accident survenu dans la nuit de dimanche à lundi, entre les communes du Rove et des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône). À ce sujet, une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de ce drame, sous l’autorité du procureur d’Aix-en-Provence. D’après les déclarations du lieutenant-colonel Michaël Bernier, chef du bureau communication de la Sécurité civile, on sait que l’hélicoptère Dragon 30, « mobilisé plus tôt dans la journée d’hier (NDLR : dimanche) pour des hélitreuillages dans le Vaucluse, venait de refaire le plein sur la base de Marignane avant de rejoindre Le Luc, dans le Var, en renfort à deux appareils déjà en action dans le département ».
Un équipage expérimenté
Toujours selon le lieutenant-colonel Bernier, « très vite après avoir redécollé de Marignane, aux alentours de 21 h 30, l’hélicoptère a disparu des écrans radars et n’a plus répondu aux appels radio. Lorsque l’appareil a été retrouvé à 1 h 30 ce matin, les trois passagers
– le pilote, le mécanicien et un pompier des Bouches-du-Rhône, spécialiste des sauvetages en milieu aquatique – étaient malheureusement décédés ». Pour le chef du bureau communication de la Sécurité civile, l’équipage du Dragon 30 était très expérimenté. « Tous les pilotes et mécaniciens de la Sécurité civile comptent des milliers d’heures de vol, dont des centaines de nuit. Ils ont l’expérience. »
À l’évocation de la fatigue pour expliquer cet accident, le lieutenant-colonel Bernier balaie cette hypothèse sans hésitation.
« Ce sont des personnes qui connaissent parfaitement leurs limites. Ils n’auraient pas été au bout du bout physiquement et, en grands professionnels, auraient demandé à être remplacés .»À l’annonce du décès de leurs collègues, c’est toute la communauté des sauveteurs qui éprouve « un énorme sentiment de tristesse, témoigne le lieutenant-colonel Bernier, mais malgré cette tristesse, les sauveteurs ont continué à porter secours toute la nuit ».
Tristesse partagée
Cette tristesse est bien évidemment partagée dans le
Var où les sauveteurs décédés dans l’accident de leur hélicoptère étaient bien connus.
« J’avais l’habitude de travailler avec Norbert Savornin, le sauveteur spécialisé en milieu aquatique. Quant à Michel Escalin, le mécanicien, il avait fait partie du détachement Dragon 83 l’été dernier », confie Didier Cailleaux, pilote de la Sécurité civile et responsable du syndicat national du personnel navigant de l’aéronautique civile. Et d’ajouter : « L’équipage du Dragon 30 était chevronné. Avec le pilote Jean Garat, ils faisaient partie du centre de formation de la sécurité civile à Nîmes. »