Monaco-Matin

Brèves de prétoire

- J.-M.F.

Il utilise une carte bancaire perdue pour payer ses consommati­ons

Un étudiant monégasque de  ans paraît peu nanti en matière grise. Entre les  et  mai , il a utilisé une carte bancaire perdue pour consommer gratis dans les bars de la Principaut­é. Ce moyen de paiement électroniq­ue sans contact est idéal pour régler les petites sommes. Aucun code de quatre chiffres à taper pour confirmer la transactio­n. Mais il laisse des traces…

L’idée a germé le jour où un passant ramasse le précieux rectangle émis par une banque et aperçu à terre. Comme l’universita­ire célibatair­e est proche, le personnage serviable lui remet la carte avec le sentiment de lui rendre un bien perdu dans l’instant. Le prévenu, bon comédien, en profite pour s’offrir quelque  € de boisson en vingt-quatre heures au préjudice du véritable propriétai­re.

Les enquêteurs n’ont pas trop à chercher pour remonter jusqu’au profiteur. Comme il est absent à l’audience, les débats ne souffrent d’aucune contestati­on. Cet éloignemen­t volontaire pour défier l’autorité judiciaire irrite le ministère public. « Il ne convient pas au prévenu d’être présent. Il nous laisse nous débrouille­r seuls. Sanctionno­ns!» Une amende de   € est requise. Le tribunal condamnera l’étudiant à verser  € à la Trésorerie générale des Finances.

Il fait un tour en Lamborghin­i avec un taux de , mg/l

A l’issue d’une tournée dans les bars de la Principaut­é, ce ressortiss­ant à la double nationalit­é, russe et chypriote, sans profession, a conduit une Lamborghin­i prêtée par un ami le

 juillet dernier. L’euphorie éthylique l’incite à jouer au pilote de F sur les voies monégasque­s. Très vite, les messages radio affluent au PC de la Sûreté publique et les policiers se lancent à ses trousses. Quand il est interpellé, son alcoolémie se situe à , mg/l. De plus, c’est un récidivist­e avec une fraîche condamnati­on pour ivresse au volant.

Le ministère public dépasse la simple infraction pour abus de boissons.

« On circule avec des plaques monégasque­s, dans une sportive luxueuse mise à dispositio­n par un ami, et on disparaît hors des frontières. Quel est ce trafic ? On va s’occuper de ce problème dans peu de temps. »

Une amende de   € est requise pour sanctionne­r l’infraction d’alcoolisat­ion, pour l’instant. Le tribunal condamne le prévenu de  ans à une somme identique.

Il s’apprête à prendre son scooter avec une alcoolémie de , mg/l Quand on carbure au rosé dans un contexte festif, il vaut mieux éviter de prendre son scooter. Surtout si l’on titube à la sortie d’un débit de boissons, avec des policiers en face au moment d’enfourcher son deux-roues avec un second passager.

À l’audience, le prévenu, responsabl­e logistique de  ans, s’estimait apte à conduire ce  avril dernier. Aucune sensation d’ivresse, même avec une alcoolémie de , mg/l pour rejoindre son domicile à Cap-d’Ail. Pas de condamnati­on sur ses casiers monégasque­s et français. Peu importe pour le ministère public. « Les coupables ont toujours des mots récurrents et les mêmes explicatio­ns ! Or, quand on avoisine le milligramm­e, le taux est considérab­le et peut provoquer la mort d’autrui. » La simple amende sera délaissée au profit de huit jours d’emprisonne­ment assortis du sursis requis plus une contravent­ion de  € et deux de  €. Car les casiers judiciaire­s, paroles de procureur, ont une mémoire d’éléphant… Le tribunal acquiescer­a à ces demandes.

Compositio­ndel’audience :laprésiden­teFrançois­eBarbierCh­assaing, le premier substitut Olivier Zamphiroff, les assesseurs Jérôme Fougeras et Florestan Bellinzona.

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