La France renonce à la livraison controversée de six bateaux à la Libye
La ministre française des Armées Florence Parly avait annoncé le don de ces six embarcations rapides, des semi-rigides Sillinger de mètres, lors d’une rencontre avec le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj en février. « Si la cession a été un temps envisagée au bénéfice de la Libye, la ministre a finalement décidé de ne pas livrer les embarcations à cet Etat », écrit le ministère des Armées dans un mémoire du novembre adressé à la Cour administrative d’appel. « La situation en Libye ne permet pas de réaliser ce don d’embarcations », a confirmé le ministère des Armées, sans plus de précisions. Depuis la chute en du régime du dictateur Mouammar Kadhafi après une révolte, ce pays riche en pétrole est plongé dans le chaos avec des luttes de pouvoir et des milices armées qui font la loi.
Le avril, les forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, ont lancé une offensive pour s’emparer de la capitale Tripoli, siège du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par l’ONU. La livraison des embarcations devait commencer au printemps, pour aider la marine libyenne à
« lutter contre l’immigration clandestine », selon le ministère français des Armées.
Elle était contestée devant la justice par huit ONG internationales, dont Amnesty et Médecins sans Frontières, qui dénoncent les violations des droits humains perpétrées sur les migrants en Libye, notamment par les garde-côtes.
Dans son mémoire où il juge la demande des ONG « mal fondée », le ministère des Armées assure que la cession des embarcations avait « pour seul objectif d’accompagner l’Etat libyen dans le processus de consolidation de l’Etat de droit et de reconstruction des capacités militaires de sa marine nationale ».