Monaco-Matin

Le Prince plaide pour le respect de l’accord de Paris

À l’ouverture de la COP25 à Madrid, hier, le souverain a prononcé un discours devant les dirigeants de la planète pour souligner l’importance d’appliquer l’accord de Paris sur le climat

- ARNAULT COHEN acohen@monacomati­n.mc

C’est la grande question. Les grands de ce monde, réunis à Madrid depuis hier et jusqu’au 13 décembre dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur les changement­s climatique­s (COP25), vont-ils enfin apporter de vraies réponses à l’urgence climatique ? Et faire en sorte, au minimum, de faire appliquer l’accord de Paris, signé par 195 pays en 2015 lors de la COP21. L’engagement : contenir le réchauffem­ent climatique « bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustr­iels » d’ici à 2100, et si possible de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températur­es à 1,5 °C ». Promesse non tenue puisque, en 2018, la températur­e a augmenté de 1,7 %.

Monaco montre l’exemple

« Nous nous sommes engagés à travailler ensemble à la mise en oeuvre effective de l’accord de Paris », confiait le prince Albert II, vendredi, à l’issue d’un déjeuner de travail avec Emmanuel Macron (Monaco-Matin du 30 novembre).

Hier, le souverain a joint le geste à la parole. Lors du Sommet des chefs d’État et de gouverneme­nt de la COP25, il a conclu son discours par ces mots : « Nous encourageo­ns tous les pays à soumettre rapidement des contributi­ons déterminée­s au niveau national, ainsi que des stratégies de développem­ent à faibles émissions pour 2050 afin de respecter l’objectif de l’accord de Paris. »

« Si nous voulons réellement tenir les objectifs fixés par l’accord de Paris, dont les scientifiq­ues nous disent qu’ils sont un minimum, nous n’avons d’autre choix que d’être plus volontaris­tes que nous ne l’avons été jusqu’à maintenant », estime ainsi le chef d’État monégasque. Qui a rappelé à ses homologues les engagement­s pris en Principaut­é afin de parvenir à « un objectif clair de réduction de nos émissions de gaz pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ».

Ne pas oublier les océans

Dans son discours, le prince Albert II estime que «le rythme de décroissan­ce de nos émissions est encore trop lent ». « Nous sommes quasiment à mi-chemin de 2050, poursuit-il. C’est dans trente ans. Nous devons donc, à Monaco comme ailleurs, agir rapidement et il en est encore temps. »

Expliquant au monde entier les décisions prises à Monaco pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050 (éliminatio­n des déchets plastiques à usage unique, interdicti­on du fuel pour le chauffage en 2022, développem­ent des énergies renouvelab­les et des modes de transport doux…), le prince Albert II a rappelé ses engagement­s internatio­naux dans le domaine de l’environnem­ent, comme le soutien du pays, « à hauteur de 3,75 millions d’euros, à la reconstitu­tion du fonds vert pour le climat ». Le souverain a aussi profité de la tribune de la COP25 pour rappeler une autre urgence environnem­entale, celle de la protection des océans. Le risque, assure-til, « c’est l’élévation du niveau des mers, qui pourrait être de plus d’un mètre, la multiplica­tion des vagues de chaleur marine, qui pourraient être cinquante fois plus nombreuses à la fin de ce siècle ». La Côte d’Azur a bien senti cette urgence, ces derniers jours, en observant les dégâts de ces houles sur le littoral.

Et puis, le prince Albert II a glissé un tacle discret mais efficace au président des États-Unis, Donald Trump, qui a décidé cette année de sortir son pays de l’accord de Paris : « Au fil des années, le caractère vital des enjeux climatique­s est apparu à tous, à quelques exceptions regrettabl­es que l’histoire jugera. »

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« Au fil des années, le caractère vital des enjeux climatique­s est apparu à tous, à quelques exceptions regrettabl­es que l’histoire jugera. » (Photo AFP)
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Le prince Albert II et Marie-Pierre Gramaglia, conseiller-ministre de l’Équipement, de l’Environnem­ent et de l’Urbanisme à la COP.

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