Une panoplie de métiers remis au goût du jour
Il y a quelque chose du compagnonnage dans les métiers du Palais princier. Un aspect authentique mais jamais suranné.
Après avoir poussé un cri d’alarme en captant l’intimité des bêtes, dans un regard ou une posture, pour avertir de la sixième extinction massive de l’espèce animale – « la première de la main de l’homme », c’est un autre témoignage, plus confidentiel mais tout aussi fort, que livre JeanCharles Vinaj. Un bestiaire de l’artisanat et, parfois, de sa survie. De Jacques, restaurateur-doreur en poste depuis soixante ans, qui a tout appris de son paternel « et dont le métier est difficile à perpétuer » .Aux garçons de ferme de Roc Agel et leur chef, Patrick, qui produisent encore le fromage servi à la table du Palais. En passant par les mécaniciens du garage, dont on pourrait penser que l’utilisation de véhicules électriques ou hybrides par le souverain, a réduit la tâche, mais qui entretiennent aussi les tracteurs et autres machines agricoles. Ou encore les électriciens, dont la mission ne se cantonne pas à changer des ampoules mais tout autant à monter une scène dans la Cour d’honneur pour les concerts d’été du Philharmonique. Un large éventail de professions parfois surprenant pour Olivier Huitel. « C’était souvent les mêmes services qui étaient mis en avant, les jardiniers ou les cuisiniers, cette fois tout le monde est mis en valeur de manière équitable (...) J’ai été frappé par toutes ces fonctions distinctes et subtiles dans les différents services et le fait que personne ne se chevauche… »
« Nous ne sommes pas allés chercher la mise en scène »
Un ballet quotidien de petites mains réglé comme du papier à musique et que les deux observateurs n’entendaient pas bouleverser selon JeanCharles Vinaj. « C’est un privilège d’accéder à ces lieux et il n’était surtout pas question d’arriver en terrain conquis ou de faire preuve d’ego. C’était un travail d’équipe. »
« Je ne pensais pas qu’autant de personnes joueraient le jeu et j’ai été encore plus étonné de voir leur implication, confirme Olivier Huitel. Nous ne sommes pas allés chercher la mise en scène. » Juste guetter d’un oeil averti le moment propice. «Par exemple quand l’argentier mesure l’écart entre deux assiettes, pour nous, c’est du détail qui a toute son importance. »