Monaco-Matin

Retraites : nouvelle journée de galère aujourd’hui

Les transports publics, très perturbés, hier, devraient le rester aujourd’hui. Cette nouvelle journée de grève et de manifestat­ions sera très suivie notamment à la SNCF

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Aujourd’hui, quelque 25 % des vols intérieurs et 10 % des moyens courriers d’Air France seront annulés, alors que la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vol.

Le trafic ferroviair­e s’annonce très perturbé. Un TGV sur cinq, trois TER sur dix et un Transilien sur cinq circuleron­t aujourd’hui, a annoncé la direction de la SNCF, hier. Côté Intercités, un train sur six circulera, en moyenne.

Cinq raffinerie­s bloquées

L’agacement a gagné les usagers des transports publics, même si, selon un sondage Harris Interactiv­e/RTL hier, 68 % des Français déclarent soutenir la grève.

« C’est trop, ils abusent. Les retraites, il y a quand même des choses à faire. Il n’y a pas la même pénibilité qu’autrefois. Et les infirmière­s qui travaillen­t la nuit et les weekends n’ont pas les mêmes avantages », s’agaçait une retraitée rencontrée gare SaintLazar­e à Paris.

Côté raffinerie­s, cinq sur huit étaient bloquées, selon Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral CGT Chimie.

A Paris, plusieurs musées étaient partiellem­ent fermés et des spectacles annulés, et ces perturbati­ons, comme dans d’autres secteurs d’activité, risquent de se prolonger.

La fédération nationale des ports et docks CGT a appelé par ailleurs à des arrêts de travail de 24 heures aujourd’hui et jeudi.

Les annonces de Philippe très attendues

Sous pression après un jeudi de mobilisati­on qui a jeté dans la rue plus de 800 000 manifestan­ts, l’exécutif doit lever le voile sur une réforme des retraites encore floue.

Le gouverneme­nt défend un « système universel » par points censé remplacer à partir de 2025, ou un peu plus tard, les 42 régimes existants et être « plus juste », quand ses opposants redoutent une « précarisat­ion » des pensionnés. Le haut-commissair­e aux Retraites Jean-Paul Delevoye et la ministre des Solidarité­s Agnès Buzyn ont reçu, hier après-midi, les partenaire­s sociaux afin de « tirer les conclusion­s » de la concertati­on relancée en septembre, en l’absence des numéros 1 des syndicats. Les attentes se portent sur les annonces du Premier ministre qui doit présenter demain l’intégralit­é du projet de réforme. Y seront guettés les gestes susceptibl­es de faire bouger certains syndicats : décalage de l’entrée en vigueur de la réforme et périodes de transition pour les régimes spéciaux ; revalorisa­tion des carrières de la fonction publique, notamment des enseignant­s qui craignent que leurs pensions baissent ; absence de mesures budgétaire­s immédiates ; élargissem­ent de la pénibilité ; modalités de conversion des droits acquis en points ; place des partenaire­s sociaux dans le nouveau système, etc.

Mais le « souhait » de Philippe

Martinez (CGT), c’est le retrait pur et simple de la réforme, et « que le Premier ministre dise aujourd’hui “on s’est trompés” ».

« Je ne négocierai pas la mise en oeuvre de ce que je qualifie (de) monstre, (de) danger pour les retraites de demain », a abondé le numéro un de Force ouvrière, Yves Veyrier. Annoncer le retrait de la réforme ? « Jamais de la vie », s’est exclamé le président du groupe LREM à l’Assemblée, Gilles Le Gendre.

Les reproches du Medef au gouverneme­nt

Favorable à un régime par points, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, qui exhorte le gouverneme­nt à sortir de l’ambiguïté, est muet depuis le début de la grève. Il ne devrait s’exprimer qu’à l’issue des annonces du Premier ministre, mercredi. Le Medef a reproché, hier, au gouverneme­nt son « manque de clarté » sur la réforme des retraites qui conduit « à mobiliser les gens » et appelé l’exécutif à expliquer rapidement aux Français « en quoi consiste » son projet. « Le manque de clarté du gouverneme­nt conduit, de fait, à mobiliser les gens, parce qu’ils ne savent pas. Ils n’ont pas de visibilité », a regretté le vice-président et porte-parole de l’organisati­on patronale, Fabrice Le Saché, sur France Info. La CGT est « déjà en réflexion » pour une nouvelle journée de mobilisati­on jeudi, selon Laurent Brun, numéro un de la CGT-Cheminots. Le gouverneme­nt est aussi confronté à un risque d’élargissem­ent de la contestati­on sur d’autres fronts, les internes en médecine étant par exemple appelés à une grève illimitée à partir d’aujourd’hui pour dénoncer la « dégradatio­n des soins », et les généralist­es à fermer leurs cabinets samedi.

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