Monaco-Matin

Inspiré par l’autre Coulibaly et les frères Kouachi

- C. C.

Lorsqu’il attaque les militaires à Nice, Moussa Coulibaly a 30 ans. Né à Mantes-la-Jolie (Yvelines), originaire du Sénégal, il est l’aîné d’une fratrie de six enfants, auxquels s’ajoutent neuf demi-frères et soeurs. Il grandit dans un milieu modeste, « mais n’en a pas souffert ».

Sa famille pratique un islam modéré. Elle prône des «valeurs de respect et d’honnêteté », rapporte l’enquêtrice de personnali­té. Moussa est décrit comme un « garçon calme et timide », mais aussi « influençab­le, voire manipulabl­e ». Après un CAP de métallurgi­e famille ne le reconnaît plus. « Il est devenu fou ! », témoignent ses proches. Il devient « triste et solitaire » ,semontre « méchant et blessant » envers ses frères.

« Je me revendique de l’islam radical » Divers facteurs ont pu faire basculer Coulibaly, brutalemen­t, dans un profond ressentime­nt à l’égard des nonmusulma­ns. Il cite la pendaison d’un codétenu, sans convaincre les enquêteurs de la sous-direction antiterror­iste (Sdat). Il explique s’être muni d’un long couteau après une agression, guère évidente, qui aurait visé sa mère. Entre-temps, l’Etat islamique a proliféré dans les ruines d’Alep et de Raqqa. Moussa Coulibaly s’est gargarisé de littératur­e djihadiste, de vidéos d’exactions en Syrie, de chants et de prêches appelant au passage à l’acte. Il respecte l’islam qui prône de « se défendre quand on est attaqué. Je me revendique de cet islam-là : l’islam radical ». En janvier 2015, quand les frères Kouachi et son homonyme Amédy Coulibaly sèment la terreur dans Paris, Moussa les soutient. Il pense même que la date de leur mort devrait devenir un jour férié. Le jour de l’attentat chez Charlie, Moussa Coulibaly retire ses économies. Une semaine plus tard, il établit une procuratio­n au nom de son frère, avant de s’envoler vers la Turquie depuis Nice. « Les attentats ont-ils été un déclencheu­r ? », demande le président à un enquêteur de la Sdat. Entendu par visioconfé­rence, sous anonymat, le policier répond : « Vraisembla­blement ».

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L’assaillant était armé de ces deux longs couteaux de cuisine. (DR)

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