« Une question de philosophie »
Les échanges avec la direction se font, la plupart du temps, au téléphone, par Skype ou par e-mail. « Casanier », Nicolas n’en est pas pour autant tire-au-flanc : «Il m’arrive de prendre mon ordi au bord de la piscine, ce qui ne m’empêche pas de travailler. »
D’autres, il le sait, ne supporteraient cette façon de fonctionner. Seul à télétravailler à temps complet parmi une centaine de salariés, il a vu ce principe s’étendre progressivement : « Des collègues y viennent un peu, mais c’est encore exceptionnel. À cause de la grève, certains sont quand même obligés de poser des congés. »
Les petites jalousies du début n’ont pas duré. «Le patron leur a dit qu’on pourrait en discuter quand tout le monde aurait des chiffres aussi bons que les miens. » Sans être rétribué à la commission, il est soumis à un objectif. Et s’il fallait adopter un rythme plus conventionnel ? « Retourner à un poste normal, pour moi, ce serait très compliqué. »
Cofondateur d’Engit, une entreprise de Valbonne spécialisée dans le conseil informatique, Éric Solal est très favorable au télétravail. Que la plupart de ses quatre-vingts collaborateurs exercent au rythme d’une journée par semaine. Et de façon un peu plus soutenue, depuis le début de la grève. Ou pendant les inondations. Et en d’autres occasions, puisque chacun a la possibilité de recourir à ce principe au gré de ses besoins. « Parce qu’il faut attendre la visite du plombier, parce qu’on doit garder les enfants ou parce qu’on attend un meuble à livrer. » L’équilibre, assure-til, est facile à trouver : « À partir du moment où l’on donne de la souplesse, le salarié est davantage enclin à se mobiliser. »