Monaco-Matin

Grèves : mobilisati­on en baisse, les transports toujours perturbés

Les opposants à la réforme des retraites étaient de nouveau dans la rue, hier, partout en France. Si la mobilisati­on restait forte dans les transports, les manifestat­ions semblaient moins fournies

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Les premiers chiffres communiqué­s par la police et les préfecture­s montraient une mobilisati­on dans la matinée moitié moindre par rapport au 5 décembre : 12 000 personnes à Marseille contre 25 000 la semaine dernière, 7 000 à Rennes contre 10 000, 5 000 à Limoges contre 12 000 ou encore 2 500 à Avignon contre 10 000. Selon le cabinet Occurence, la manifestat­ion parisienne a comptabili­sé 27 000 manifestan­ts. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur 339 000 personnes ont manifesté, hier dans toute la France.

« Il y a moins de monde à Paris », a reconnu Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, avant le départ de la manifestat­ion parisienne. « Il y a moins de monde en province » mais « la mobilisati­on reste importante et le mécontente­ment reste aussi haut », a-t-il ajouté. « Aujourd’hui on est dans l’installati­on d’un mouvement », a indiqué de son côté Yves Veyrier, numéro un de FO, à l’initiative de la mobilisati­on avec la CGT, la FSU, Solidaires et quatre organisati­ons de jeunesse.

« Juste avant les annonces d’Edouard Philippe, il serait bienvenu que la mobilisati­on ne baisse pas », a nuancé à Rennes Fabrice Lerestif, de FO. Dans les cortèges, beaucoup d’enseignant­s et de personnels de l’Éducation nationale mais aussi des cheminots, des fonctionna­ires, des avocats, des retraités, des étudiants... Comme jeudi, les transports publics étaient très perturbés.

A la SNCF, où l’on comptait 20 % des TGV et des Transilien, ce sera « difficile jusqu’à la fin de la semaine », a prédit le directeur général de SNCF Transilien, Alain Krakovitch. Plus de trois quarts des conducteur­s étaient en grève, hier, selon la direction.

Et dans les airs, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de réduire leur programme. Air France a annulé 25 % des vols intérieurs et 10 % des moyens courriers. EasyJet a supprimé 92 vols.

Sept raffinerie­s sur huit bloquées

Sept des huit raffinerie­s françaises étaient bloquées, selon la CGT. A Marseille, des dockers en grève ont bloqué partiellem­ent le Grand port maritime, tandis que leurs collègues de Rouen bloquaient des axes de circulatio­n. Pour cette nouvelle journée d’action interprofe­ssionnelle, l’accueil des enfants dans les écoles et les crèches était également perturbé, avec un taux de grévistes de 12,41 % dans le primaire et 19,41 % dans le secondaire, selon le ministère (respective­ment 30 % et 62 % selon les syndicats). Bercy a annoncé 10,2 % de grévistes dans la fonction publique d’État, EDF 21,8 %.

Nicolas Romain-Scelle, vice-président de l’intersyndi­cale nationale des internes, a appelé, hier, les 27 000 internes de France à une grève illimitée. Ils étaient 60 % à avoir cessé le travail hier, selon les premières estimation­s. Ils étaient notamment 500 à manifester devant l’hôpital de la Timone à Marseille selon la police.

« Pas d’annonces magiques »

L’enjeu pour les opposants : amener le gouverneme­nt à renoncer à mettre en place un « système universel » par points censé remplacer les 42 régimes existants - général, des fonctionna­ires, privés, spéciaux, autonomes, complément­aires (voir ci-contre) et être « plus juste ». Eux redoutent une « précarisat­ion » des pensionnés.

Le Premier ministre Édouard Philippe doit annoncer aujourd’hui à midi « l’architectu­re » de la réforme puis l’expliquer au 20 heures de TF1. « Ce n’est pas parce que je fais un discours (mercredi midi) que les manifestat­ions vont cesser. Il n’y a pas d’annonces magiques. Il y aura des questions et il y aura des débats dans l’hémicycle sur des sujets légitimes », a déclaré le chef du gouverneme­nt devant les députés LREM.

Deux nouveaux jours de grève

L’intersyndi­cale a annoncé, hier soir, deux nouveaux jours de grève.

La CGT, FO, Solidaires, la FSU et les organisati­ons de jeunesse appellent à organiser « des actions de grève et de manifestat­ion localement, le 12 décembre, puis le weekend, et de faire du 17 décembre une nouvelle journée de grève et de mobilisati­on ».

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