Monaco-Matin

La vidéo d’une attaque fulgurante et ultra-violente

- C. C.

La scène ne dure que quelques brefs instants. Mais ses conséquenc­es sont lourdes, et longues à évaluer. Hier après-midi, le procès Coulibaly connaît un nouveau temps fort. La cour d’assises fait projeter les images de l’attaque. Un visionnage édifiant. Nice, 3 février 2015, 14 h 03. Les caméras de vidéoprote­ction de la Ville scrutent les arcades de la place Masséna, côté ouest. On voit un homme, de dos, descendre l’avenue Jean-Médecin en direction du centre de la place. Il manque de percuter une passante qui marche en sens inverse. À la hauteur du numéro 5, sa main droite s’ouvre, laissant choir un sac plastique blanc, aux pieds d’un militaire littéralem­ent dos au mur. L’attention du soldat est attirée vers le sol. Profitant de cette diversion, l’inconnu lui porte un violent coup de couteau au visage. Un deuxième militaire se rue sur l’agresseur. La suite est confuse. Et brève. L’assaillant tente de fuir, mais est fauché en plein élan par le balayage du troisième militaire. Ses pieds décollent. Il s’effondre sur le bitume.

Un passant frappe l’assaillant à terre, les victimes l’écartent

Le soldat tente de le maîtriser, non sans difficulté. Les passants s’enfuient », note le président Franck Zientara. Sauf un qui « porte un coup de pied » à l’agresseur au sol. Il « se fait écarter par les militaires », soucieux d’éviter un lynchage. Moussa Coulibaly est enfin maîtrisé. Fin de la séquence.

Moins de dix secondes se sont écoulées entre le premier coup et le balayage décisif. La cour fait rediffuser, au ralenti, les images de l’agression, fulgurante et ultra-violente.

Pas de son. À vrai dire, Coulibaly n’a pas dit un mot. Tout juste les militaires remarquent­ils qu’il a « les larmes aux yeux ». L’agresseur est mutique, mais ses armes en disent long sur ses intentions. Les voici à présent, bien réelles. L’huissier extrait des scellés le couteau qui a fait couler le sang. Et le second, que Coulibaly avait caché dans une chaussette. La lame du premier est impression­nante. À sa vue, l’avocat des militaires écarquille les yeux. Moussa Coulibaly, lui, reste impassible. Une constante.

Le soldat au geste salvateur a quitté la salle durant la projection. Mais il revient assister à la suite des débats. Notamment à l’audition tendue du frère le plus proche de l’accusé. À ses yeux, Moussa « a juste pété les plombs. Ce n’est pas un terroriste ». Ses réponses et son attitude irritent le président : « Certes, vous n’êtes pas sous serment. Mais cela ne vous dispense pas de dire la vérité... »

 ??  ?? La police technique et scientifiq­ue en pleines constatati­ons sous les arcades de la place Masséna. (Photo archives Cyril Dodergny)
La police technique et scientifiq­ue en pleines constatati­ons sous les arcades de la place Masséna. (Photo archives Cyril Dodergny)

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