Les voyages à vide
Si le Gym réalise une première partie de saison plus que moyenne, il le doit en partie à son incapacité à prendre des points en déplacement. Depuis Rennes, fin août, il perd à chaque fois
C’est devenu une très mauvaise habitude. Depuis une victoire ô combien heureuse à Rennes fin août, l’OGC Nice perd tous les matchs qu’il dispute à l’extérieur. Sept défaites d’affilée loin de l’Allianz Riviera, toutes compétitions confondues, figent logiquement les ambitions du club cette saison. Compte tenu de la faiblesse de la Ligue , celle-ci n’est pas encore gâchée. Samedi, à Brest, le Gym ne doit pas s’interdire de ramener un point - ce qu’il n’a pas su faire depuis début août ou mieux trois. « Là-bas, ce sera la guerre, a lancé Dante, après la victoire contre Metz. A l’extérieur, on doit être beaucoup plus guerriers. » Pourquoi Nice voyage-t-il à vide depuis plusieurs semaines ? Eléments de réponse.
Friable sur coups de pied arrêtés
Lors des sept derniers déplacements, l’OGC Nice a pris six buts sur phases arrêtées (1 penalty, 3 sur corner, 2 sur coup franc). C’est beaucoup trop et relève d’un manque de concentration, d’agressivité et de personnalité pour remporter les duels. Sur ces phases de jeu, les Niçois défendent en zone, ou plutôt ils font trop souvent semblant. Des mauvaises manies qu’ils doivent gommer pour mettre fin à cette horrible série de défaites loin de l’Allianz Riviera.
Assurer les passes
C’est un mal récurrent que de voir un joueur de Nice rater une passe facile pour l’un de ses coéquipiers. A Lyon, Nsoki avait fait un festival. Sarr a également cette tendance fâcheuse à prendre beaucoup trop de risques dans sa première relance, ce qu’il a beaucoup moins fait contre Metz. La volonté de Vieira de repartir de derrière est tout à fait louable. Elle fait partie de l’ADN du club depuis plusieurs saisons mais tend à devenir caricaturale par moments.
Sans Dante, le Gym perd en maîtrise dans ce registre et ne peut faire preuve d’autant de dogmatisme. Les nombreuses absences en défense (Herelle, Dante, Sarr, Nsoki, Pelmard ont tous été blessés) n’ont rien facilité. « Parfois, il faut savoir mettre le jeu de côté à l’extérieur pour prendre des points, glisse Dante. A Saint-Etienne, on a appris. Si on n’est pas concentré, pas agressif, ça ne passe pas. »
Un collectif éparpillé
L’OGC Nice fait partie des meilleures équipes du championnat dans le domaine de la possession de balle (54 %, 3e derrière Paris et Lyon). Plutôt cohérent dans ce cas précis, il le devient beaucoup moins à la perte de balle et souffre trop souvent dans les phases de transition. Le pressing ne s’effectue que trop rarement dans le bon tempo et les lignes sont distendues à la récupération. Depuis le déplacement à Lyon, Vieira souhaite que son équipe s’articule en 4-42 sans ballon pour éviter de prendre des vagues et protéger Cyprien souvent esseulé dans l’entrejeu. Joueur et porté vers l’avant, ce dernier ne sera jamais une sentinelle à la Busquets.
Soutenir Dolberg
Buteur lors des deux derniers déplacements à SaintEtienne et à Lyon, Kasper Dolberg a parfois cruellement manqué de soutien en attaque. Les retours de blessure d’Ounas et ClaudeMaurice, tout comme la montée en puissance de Myziane, doivent lui permettre d’être encore plus performant. En évoluant plus haut sur le terrain, ce qui logiquement conduit à avoir
plus de terrain à couvrir dans le dos de la défense, les Niçois pourraient davantage s’appuyer sur l’excellent jeu de remises et de corps de l’ancien buteur de l’Ajax Amsterdam. Avec cinq buts en Ligue 1, le Danois, recrue la plus onéreuse de l’histoire du club (20 millions d’euros), a toutefois laissé entrevoir de belles promesses.