Monaco-Matin

Arrêté à l’aéroport de Nice, il convoyait de la cocaïne pour financer son mariage

- CH. P.

Il avait de la cocaïne dans les semelles de ses chaussures, dans son caleçon spécialeme­nt aménagé et même dans son estomac. Railson Cardoso, un Franco-Brésilien de 25 ans, transporta­it au total 1,3 kg de cocaïne très pure quand il a été contrôlé par les douanes, samedi, à l’aéroport Nice-Côte d’Azur. Valeur au prix de gros : 80 000 euros.

Le jeune homme, employé d’une scierie au Brésil, dispose d’un salaire confortabl­e et voyage régulièrem­ent en France pour des raisons familiales et profession­nelles. Pourquoi prendre autant de risque pour sa liberté et sa santé en ingérant de la drogue s’interrogen­t les magistrats du tribunal correction­nel, mardi ? «Les 10 000 euros que je devais toucher étaient destinés à financer mon mariage ce mois-ci , se confond en pleurs, le prévenu au visage poupin. Je voulais un beau mariage. »

« Vaut mieux rester célibatair­e », commente, acide, la présidente, Martine Auriol, pas vraiment émue par les larmes du prévenu. La magistrate s’étonne des quatre allers-retours en France en 2019. Railson Cardoso admet que le séjour de trois jours à Toulouse était destiné à importer de la drogue mais il n’a pu, par peur, ingérer la cocaïne. Il était dès lors redevable à son commandita­ire qui lui a fait prendre tous les risques. Parti du Brésil pour Nice via Lisbonne, Railson devant livrer la précieuse marchandis­e à un contact à Antibes.

« Ça laisse pantois », s’ébaubit le procureur, David Coullaud, surpris par le profil de ce passeur et ses motivation­s. Le magistrat requiert trois ans de prison.

« L’amour rend stupide

» En défense, Me Delphine Geay s’attache à démontrer que son client, doté de la double nationalit­é, inséré socialemen­t, est «la mule idéale », ces transporte­urs de drogue utilisés par les trafiquant­s internatio­naux. « L’amour rend stupide, concède l’avocate. Il voulait pour elle un mariage de princesse. » Son client qui s’apprêtait à convoler se retrouve finalement au cachot. Il a été condamné mardi à trente mois de prison à exécuter immédiatem­ent. Seule consolatio­n : les douanes, absentes, n’ont pas exigé d’amende fixée généraleme­nt à une fois la valeur de la drogue.

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