LES ENJEUX, LES CANDIDATS, VILLE PAR VILLE
● La bataille s’annonce rude dans de nombreuses communes des AlpesMaritimes. ● La plupart des têtes de liste sont désormais connues. ● Le groupe Nice-Matin lance sur Internet l’opération « Moi maire », pour vous permettre d’intervenir directement dans la
Fin 2018, une étude menée par le Centre de recherches de Sciences po laissait envisager qu’un maire sur deux ne se représente pas en 2020. Nous y voilà et, comme il fallait s’y attendre, la tendance s’est nettement atténuée. Ainsi, dans les Alpes-Maritimes, seuls 30 à 40 sortants devraient renoncer à tenter de rempiler en mars. Soit, le département comptant 163 communes, à peine 25 %, essentiellement dans des zones rurales.
Si les difficultés des élus et leur désenchantement sont bien réels, entre contraintes financières et administrés de plus en plus revendicatifs, la récente loi Engagement et Proximité sur le statut de l’élu, promulguée le 27 décembre, est tombée à pic pour requinquer les troupes. Elle revoit à la hausse et les prérogatives des maires, et leurs indemnités dans les communes de moins de 3 500 habitants.
■ La suprématie de LR mise à mal ?
Outre les choix purement locaux, qui en feront l’essentiel du sel, ces élections municipales comporteront cinq grands enjeux politiques dans les Alpes-Maritimes, principalement dans les villes où l’étiquette partisane conserve encore un semblant de valeur. Le premier enjeu concernera l’hégémonie des Républicains. De Nice à Menton, de Cannes à Grasse, d’Antibes à Cagnes, les maires LR trustent aujourd’hui les dix plus grandes villes du département… et quantité d’autres. Un coin sera-t-il enfoncé dans cette domination sans partage ?
A la marge peut-être, pas davantage, tant les maires LR sortants, à quelques exceptions près (Vallauris, Grasse, Menton ?), paraissent solidement installés, quelles que soient les difficultés nationales récurrentes de leur parti depuis la présidentielle de 2017.
■ Des mairies pour le RN ?
Deuxième enjeu, qui découle pour partie du premier : le Rassemblement national et ses alliés du Centre national des indépendants et paysans réussiront-ils à décrocher des mairies ? Sur le papier, le RN semble en position de le faire dans quelques communes où les maires en exercice ont été chahutés, Vallauris et La Trinité apparaissant aujourd’hui comme ses objectifs les plus accessibles, tandis que le CNIP rêve de Saint-André-de-la-Roche et Menton où l’ancien UMP Olivier Bettati défie JeanClaude Guibal, en quête d’un sixième mandat.
■ Une poussée verte de quelle ampleur ?
La troisième incertitude porte sur la progression des écologistes, après leurs 13,5 % des européennes. L’élan de sympathie anxieuse dont ils bénéficient dans l’opinion et les sondages qui les créditent d’une forte poussée se traduirontils dans les urnes par la conquête de quelques communes, outre leur fief historique de Mouans-Sartoux ? Dans un scrutin municipal qui fait traditionnellement la part belle à l’expérience des élus en place, dès lors qu’ils n’ont pas trop déçu, rien n’est acquis aux candidats verts. Mais ils peuvent, a minima, espérer intégrer un certain nombre de conseils municipaux.
■ En marche avance en terre inconnue
Dans une moindre mesure, l’interrogation vaut pour La République en marche. Cette élection est un virage délicat à négocier pour elle, au regard d’une implantation locale encore quasi nulle. Son score global sera d’ailleurs bien difficile à lire, entre candidatures autonomes mais néophytes dans certaines villes, et présence dans d’autres sur des listes de sortants, LR le plus souvent, dans le but d’investir au moins quelques assemblées communales.
■ La gauche toujours en souffrance ?
La gauche, quant à elle, dans un contexte national où elle ne pèse plus, mangée par Les Verts, ne rêve guère de grand soir.
La division la menace d’être absente du second tour à Nice et elle paraît promise à jouer les comparses un peu partout.
Garder ses rares bastions, essentiellement ceux de la vallée rouge du Paillon, et y gagner La Trinité, dans les cordes du candidat MRC Ladislas Polski, passé à 170 voix de la victoire en 2014, ressemblerait déjà pour elle à une embellie.