Le maire de Menton affrontera le Niçois Olivier Bettati
Beaucoup s’accordent à dire que les élections municipales dans la ville de Menton donneront lieu à un duel politique particulièrement attendu dans le département, et qui sera scruté par les spécialistes. Face à un maire indétrônable jusqu’à présent – Jean-Claude Guibal se présente aux urnes pour un 6e mandat – le Niçois Olivier Bettati (DVD) fait campagne dans la cité du citron. Après avoir tenté sa chance aux législatives de 2017, le voilà lancé dans la bataille des municipales, bien décidé à prendre le fauteuil du maire sortant, qu’il dit « être en fin de cycle » en raison de son âge.
Et pour cela, il n’hésite pas à avancer ses pièces en créant régulièrement des effets de surprise, mais au final, ses colistiers sont souvent d’anciens ennemis politiques du maire ou des « déçus de l’ère Guibal », issus de tous horizons, un peu à l’image du candidat qui brasse des soutiens larges, de la gauche au… RN en passant par le CNIP.
« Un rempart au RN »
Soutenu à demi-mot par le maire de Nice, Christian Estrosi, et Renaud Muselier, président de la région SudProvence-Alpes-Côte d’Azur, Olivier Bettati assure qu’il est le seul candidat capable d’éviter l’absorption de la Communauté d’agglomération de la Riviera française (Carf) par la Métropole niçoise. Face à ce duel, une partie des Mentonnais n’est pas dupe et voit le candidat niçois comme « un parachuté » ,un « proche de Marion Maréchal Le Pen », qui voudrait faire de Menton un « laboratoire de l’union des droites ». Ce qui n’est pas pour déplaire, il faut bien l’avouer, à une autre partie des Mentonnais qui placent régulièrement le parti de Marine Le Pen en tête des suffrages.
De son côté, Jean-Claude Guibal veut être le «rempartauRN» , qui, selon lui, « avance masqué, comme la Ligue du nord en Italie ».
Un soutien de LREM ?
Le maire sortant souhaite voir aboutir tous ses projets comme la requalification du bord de mer ou l’hôtel 5 étoiles de Garavan. Il promet d’intégrer dans sa liste – renouvelée d’un tiers – son ou sa successeur. Il pourrait aussi bénéficier du soutien du parti La République en Marche et de sa représentante locale, la députée de la 4e circonscription, Alexandra Valetta-Ardisson. Mais pour l’heure, rien n’a encore été annoncé officiellement. Lorsque l’opposition l’attaque sur son âge (79 ans), le maire sortant rétorque que « ce n’est pas un problème tant qu’il est en forme et compétent ». Face à ces deux adversaires, Patrice Novelli (UDI), ancien premier adjoint et conseiller municipal d’opposition, souhaite offrir une alternative aux Mentonnais. Il est soutenu par le Modem et la droite constructive (Agir).
À gauche de l’échiquier politique, deux listes citoyennes se sont constituées, sans que l’on sache vraiment si elles ne feront qu’une avant l’échéance. D’un côté, la « Gauche unie », représentées par Frédéric Pellegrinetti (PS) ; Jean-Michel Cucinelli, responsable du PC à Menton et ancien conseiller municipal d’opposition, et Dominique Manigand Gorzala (Nouvelle donne). Et de l’autre,
Laurent Lanquar-Castiel, co-secrétaire départemental des écologistes et délégué du groupe EELV « 06 Est Écolo » et Anne Mathé de Botton, ancienne conseillère municipale de Menton.
Rien n’est joué pour le moment. Reste maintenant à savoir si le débat proposé par Olivier Bettati sera accepté par Jean-Claude Guibal...