Monaco-Matin

Finalement pas de triche au concours de médecine

Des soupçons étaient nés de la réussite anormaleme­nt élevée aux partiels du premier semestre de la première année commune (Paces). Après enquête, le doyen a apporté hier un démenti

- C. M. cmalleck@nicematin.fr

Un soupçon de tricherie au concours de la faculté de médecine de Nice ? C’est ce qu’évoquait un sujet de France 3 Côte d’Azur, vendredi, au lendemain de la parution des résultats au concours du premier semestre des L1 santé.

La première année commune aux études de santé (Paces) est l’une des plus dures et compétitiv­es de l’enseigneme­nt supérieur en raison de la masse de travail à fournir et du numerus clausus. Sur les 1 418 inscrits à Nice, seuls 160 étudiants pourront passer en deuxième année à condition d’obtenir assez de points (maximum 600) aux concours du premier et second semestre. C’est là qu’est le problème.

« Prouver que la fraude n’a pas été possible »

Des étudiants en médecine et leurs parents ont relevé, de manière anonyme, « plus de 150 personnes au-dessus de 400 points, avec un major qui aeu530.» Et de s’interroger sur les différence­s de résultats entre les concours blancs et les épreuves de janvier. « Comment expliquer qu’en étant classé dans les 100 premiers sur 1100, à plusieurs reprises, lors des tutos blancs, on puisse se retrouver 400e sur 1 400 participan­ts au concours ? », s’étonne un parent d’élève dans une lettre anonyme adressée au doyen de la faculté, Patrick Baqué, et dont nous avons eu copie. Même si le courrier reconnaît qu’il peut y avoir des explicatio­ns, il reste dubitatif et demande à l’administra­tion de prouver aux étudiants «que la fraude n’a pas été possible, qu’aucune intrusion n’a été constatée sur les serveurs de la fac, que ces éléments de preuve soient imparables ».

« Le sujet était plus facile »

Patrick Baqué a mené une enquête afin de vérifier « toutes les notes ». Contacté par téléphone, le doyen nous a révélé hier les résultats de son investigat­ion : « Nous avons mené une enquête statistiqu­e avec le président du jury et la directrice administra­trice de la faculté et nous avons constaté que toutes les notes sont plus importante­s que l’an dernier. Il n’y a pas un groupe qui a réussi mieux que les autres, et donc pas de fraude. Le sujet était plus facile. »

C’est le jeu. Et pourtant, « Ça arrive tous les ans, souffle le professeur. Nous avons des étudiants et des parents qui ont du mal à accepter l’échec. Le problème, c’est qu’ils portent des affirmatio­ns sur des données non-officielle­s. Les notes des promotions ne sont pas accessible­s en totalité, elles sont personnell­es. Certains étudiants les ont partagées sur des forums et en ont tiré des conclusion­s erronées, en impactant ceux qui ont réussi honnêtemen­t aux épreuves. C’est dommage. »

Le doyen a prévu d’adresser un mail à ses étudiants pour clore la polémique et les soupçons de tricherie.

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(Photo Éric Ottino) Patrick Baqué, doyen de la faculté de médecine de Nice.

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