« Quatre ou cinq enfants par semaine » : les aveux glaçants de Bernard Preynat
Pendant vingt ans, « ça arrivait tous les week-ends, et pendant les camps, ce pouvait être quatre ou cinq enfants en une semaine » : l’ex-prêtre Bernard Preynat a fait, hier, des aveux édifiants sur la fréquence continue des attouchements sexuels dont il est accusé. «Pourmoi,à l’époque je ne commettais pas d’agressions sexuelles mais des caresses, des câlins. Je me trompais. Ce qui me l’a fait comprendre, ce sont les accusations des victimes », se défend l’ancien prêtre de ans à son procès pour des agressions pédophiles commises entre et , alors qu’il officiait comme vicaire-aumônier scout à Sainte-Foy-Lès-Lyon (Rhône).
Ses proies étaient des scouts âgés de à ans à l’époque des faits, sous l’emprise de ce prêtre imposant, charismatique, adulé par les parents et les enfants euxmêmes. « Je savais bien que ces gestes étaient interdits, des caresses que je n’aurais pas dû faire. D’ailleurs c’était en cachette », admet-il, très droit à la barre, les bras le long du corps et la voix un peu cassée. «Etcela m’apportait du plaisir sexuel forcément. »
A la barre, l’intéressé évoque « quatre ou cinq enfants en une semaine ». « Cela fait presque un enfant par jour », constate la présidente Anne-Sophie Martinet. François Devaux, l’une des victimes de Preynat et cofondateur de l’association La Parole Libérée admet :
« Le moment que je vis là, au procès, c’est le plus dur que j’ai vécu depuis le début de l’affaire. » Avant de parler de « l’enfer » qu’il a fait vivre à ses parents – les seuls à avoir alerté les autorités ecclésiastiques sur les faits subis par leur fils –, à toute sa famille, « la violence » qui l’habitait, son adolescence « très difficile, très compliquée ». L’ex-curé, réduit à l’état laïc au terme de son procès canonique l’été dernier, encourt jusqu’à ans d’emprisonnement.