Monaco-Matin

Il faut sauver le soldat Blake

- PHILIPPE DUPUY PH. D.

L’histoire

Pris dans la tourmente de la Première Guerre mondiale, Schofield (George MacKay) et Blake (Dean-Charles Chapman), deux jeunes soldats britanniqu­es, se voient assigner une mission périlleuse. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatri­ce et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies…

Notre avis 

De Sam Mendes (USA).

Avec George MacKay, DeanCharle­s Chapman, Mark Strong. Durée :  h . Genre : guerre. Notre avis :

Triomphate­ur surprise des Golden Globes (meilleur réalisateu­r et meilleur film dramatique), Sam Mendes est désormais favori des Oscars. Son nouveau film semble faire l’unanimité de la critique et le public US lui a réservé un accueil triomphal, le plaçant en tête du Box-Office devant Star Wars. Étonnant pour un film sur la guerre de 14-18, avec deux acteurs inconnus en têtes d’affiche ! Porté par le succès des deux derniers James Bond qu’il a réalisés (Spectre et Skyfall), le réalisateu­r britanniqu­e s’est lancé dans une reconstitu­tion à grand spectacle de la Première Guerre mondiale, en grande partie basée sur les mémoires de son grand-père, qui a participé au conflit en tant qu’agent de liaison. C’est d’ailleurs le type de mission qui est confiée aux deux héros du film : porter un message à un autre régiment, menacé de tomber dans un piège tendu par les Allemands. Pour cela, ils devront traverser le no man’s land et les lignes ennemies, soit une quinzaine de kilomètres de tranchées, de barbelés et de villages de campagne bombardés, encore infestés de snipers. L’un des deux soldats, Blake, est le plus motivé : son frère aîné appartient au régiment piégé. L’autre n’a que son courage et son sens du devoir pour viatique. Cela suffira-t-il ? Entre film de guerre, survival et jeu vidéo à la Medal of Honor, 1917 embarque le spectateur dans une expérience des tranchées ultra-immersive, grâce à un dispositif filmique constitué de longs plans séquences semblant n’en faire qu’un seul. Du paysage champêtre dans lequel se réveillent les héros (tels le Dormeur du val), à celui de la séquence finale tout aussi bucolique, la caméra ne lâche jamais les deux héros et emprunte, le plus souvent, leur point de vue. Cela crée une tension constante durant les deux heures de projection, dont on sort épuisé. 1917 ressemble au remake d’Il faut sauver le soldat Ryan par un émule d’Inarritu (Le Revenant) et de Terrence Malick (La Ligne rouge) : beaucoup d’épate, un peu de métaphysiq­ue, mais pas tellement de fond. L’évocation de la boucherie que fut la « grande » guerre se suffit peut-être d’images de charniers et de champs dévastés, mais il n’y a aucune perspectiv­e historique sur le conflit et les personnage­s sont tout juste esquissés. Le final désamorce même la critique de la folie guerrière du commandeme­nt qui semblait poindre, en hommage aux Sentiers de la gloire (Kubrick 1957). C’est du bon cinéma, virtuose, spectacula­ire et prenant, mais pas le grand film de guerre annoncé.

Notre avis

Révélé par La Vache, sympathiqu­e comédie dans laquelle un petit paysan Algérien faisait la route à pied avec sa vache, de Marseille jusqu’au salon de l’agricultur­e, Mohamed Hamidi poursuit la sienne (de route) avec cette petite comédie gentiment féministe dans laquelle un coach aux abois après la suspension de son équipe de bras cassés forme une équipe de foot féminine pour terminer le championna­t. Une intrigue peu crédible, qui donne lieu à des scènes censées tourner en dérision le machisme ambiant et vanter le courage et la ténacité de la gent féminine. Dans le rôle du coach, Kad Merad laisse filer le match, Céline Sallette se demande ce qu’elle fait là et Laure Calamy surjoue la Desperate Housewife du ballon rond. Seule Sabrina Ouazani a l’air d’y croire un peu, mais sa rentrée ne change pas le score : match nul.

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