LE PRINCE ALBERT ATTENTIF AU DEVENIR DU CHPG
À l’occasion des voeux du Centre hospitalier Princesse-Grace, hier, le souverain a visité le service de radiologie qui vient d’être doté de deux scanners dernier cri. Ils ont coûté la bagatelle de , M€. Les explications et démonstrations du Dr Brunner l
Dans sa myriade d’obligations de chef d’État, il y a des exercices imposés où le souverain prend plus de plaisir qu’à d’autres. Les voeux du Centre hospitalier Princesse-Grace sont de cette catégorie-là. Hier, le prince Albert II paraissait visiblement ravi de participer à cette cérémonie, d’autant plus qu’elle était précédée, cette année, de la visite de deux services de l’hôpital : la radiologie du Dr Philippe Brunner et l’ORL du Dr Pierre Lavagna.
À son arrivée au CHPG en fin de matinée, le prince ne boude son plaisir, distribuant des bises et des mots gentils aux patients et praticiens. Puis, dans les différents services visités, il pose des questions, très intéressé par le sujet médical, impressionné par la qualité des soins et interventions pratiquées dans cet hôpital.
, M€ de scanners
La délégation d’officiels emmenée par le souverain et la directrice du CHPG, Benoîte de Sevelinges (1), fait une première escale au service de radiologie interventionnelle, là où est installé l’un des deux nouveaux scanners acquis en fin d’année. Le Dr Brunner a préparé la venue du prince. Sur un écran, il montre la tumeur enlevée la veille à un patient, lequel, en dépit de cette intervention, a pu assister au match ASM-PSG le soir même. Sur un autre écran, le chef de service dévoile les radios d’une Canadienne sur qui une intervention unique au monde a été réalisée une semaine plus tôt : « Elle souffrait d’un cancer du sein métastatique, explique le Dr Brunner. Une tumeur avait mangé l’os pivot central du cou. Elle allait devenir tétraplégique. On lui a pratiqué une cimentoplastie. On a reconstitué cet os en injectant du ciment par la bouche avec une aiguille courbe. La dame va mieux, elle a quitté l’hôpital. »
Le Dr Brunner a aussi prévu de faire une démonstration au prince Albert II. C’est l’une des spécialités de ce service : la cryothérapie. Le
CHPG est le seul hôpital doté de cette technique sur la Côte d’Azur. On lui apporte un steak. Avec une sonde, le médecin montre qu’il peut congeler une partie du morceau de viande en quelques secondes, à -185°C, en y plantant cette aiguille. C’est de cette manière que le Dr Brunner tue des cellules malignes. « On peut ainsi traiter en trente minutes des cancers du rein, du sein, du foie, du poumon et, très bientôt, les tumeurs du pancréas », indique le médecin.
Ce scanner, qui permet de réaliser ces interventions, aura coûté 1 350 000 € (950 000 € plus 400 000 € de frais d’installation). Un autre scanner identique a été installé pour réaliser les diagnostics (investissement : 1,1 M€). Soit un coût total pour le CHPG de 2 450 000 €.
Le service ORL rénové
Le prince Albert II a ensuite visité le service ORL du Dr Pierre Lavagna. Ici, tout a été refait à neuf et livré à la fin de l’année dernière. Plusieurs mois de travaux ont été nécessaires pour rénover le pôle de consultations et d’explorations, afin de mieux accueillir les patients, garantir une plus grande confidentialité et accroître la capacité d’accueil.
Le plateau technique, par ailleurs, a été enrichi d’une nouvelle colonne vidéo, destinée à améliorer l’exploration endoscopique de la sphère ORL et la détection des lésions cancéreuses. Ce chantier aura coûté 430 000 €.
Profitant de cette visite, le Dr Lavagna, observant la mer depuis la salle de consultation, a demandé au directeur des travaux publics, JeanLuc Nguyen, s’il verrait encore la mer avec la construction du nouveau CHPG devant sa fenêtre. « Vous pourrez la voir encore pendant encore deux ans », lui a-t-il répondu. Ce n’était sans doute pas la réponse qu’il espérait…
Au terme de trois quarts d’heure d’une visite des services passionnante, le prince Albert II a été invité à participer à la cérémonie des voeux. Un moment très officiel fait de discours dans une salle de réception bondée, débordant dans les couloirs (lire page suivante). Probablement pas la séquence qu’aura préférée le souverain.
1. Notamment le chef du gouvernement princier Serge Telle, deux ministres (Marie-Pierre Gramaglia et Didier Gamerdinger) et le président du Conseil national Stéphane Valeri.