Antibes : Daniel Benoin imagine Mozart en série télé ce soir
Ça va bouger, à Nice, dans le monde de Mozart ! Apprêtez-vous à voir, à partir de ce soir, à l’opéra, Cosi fan tutte comme vous ne l’avez jamais vu ! Cette version du célèbre opéra de Mozart sortira tout droit de l’imagination du metteur en scène Daniel Benoin, ex-directeur du Théâtre national de Nice et actuel patron du florissant Anthéa d’Antibes. Ce Cosi-ci ne sera pas représenté comme toujours avec ses couples et ses décors de vaudeville. Le spectacle ne sera pas conçu comme une représentation de l’opéra de Mozart en tant que tel mais comme… le tournage d’une série télé portant sur l’opéra de Mozart. Nuance ! Il y aura du théâtre dans le théâtre. Ou de la télé dans le théâtre ! On verra à la fois les personnages de l’opéra de Mozart en costumes du XVIIIe siècle mais aussi le personnel de tournage de la télé en tenues d’aujourd’hui avec leurs caméras, magnétos, micros, perches, projos, claps, etc. Daniel Benoin explique : « Au fur et à mesure du déroulement du spectacle, les “comédiens-chanteurs” appartiendront alternativement à l’équipe de tournage et à l’intrigue de l’opéra de Mozart. Le personnage central de l’opéra Cosi fan tutte, Don Alfonso, qui tire les ficelles de l’intrigue, apparaîtra également comme le directeur d’acteurs de la série télévisée. »
Le montage du feuilleton est censé être réalisé en direct. On verra le résultat sur un écran au-dessus de la scène.
« Il y aura un échange constant entre les mondes d’aujourd’hui et d’hier, poursuit Daniel Benoin, et l’on s’apercevra que les deux héroïnes de l’opéra de Mozart,
Fiordiligi et Dorabella, autour desquelles se construit l’intrigue, sont des femmes étonnamment modernes. »
Daniel Benoin achève ainsi de revisiter ce qu’on appelle la « trilogie de Mozart », constituée des opéras les Noces de Figaro (en 2018), Don Juan (2019, souvenez-vous du lit géant qui couvrait l’entièreté de la scène !) et Cosi fan tutte. L’autre point commun entre ces trois opéras est qu’ils ont été composés sur des textes d’un même librettiste, Lorenzo da Ponte ; un drôle de personnage : prêtre défroqué, ami de Casanova, au talent artistique de premier ordre mais aux moeurs douteuses.
Inspiré d’un fait divers coquin
Les deux premiers opéras ont été inspirés par des pièces existantes de Beaumarchais
et de Molière, tandis que Cosi fan tutte a été inspiré par un fait divers survenu à Vienne (Autriche) où des militaires avaient défrayé la chronique en ayant « échangé » leurs épouses. L’histoire, peu morale, de Cosi fan tutte est celle d’un pari sur l’infidélité des femmes. Un piège est tendu aux épouses des deux couples de l’histoire dans le but que chacune se fasse séduire par le mari de l’autre. Toutes deux tombent dans le piège de l’infidélité. La conclusion s’impose : Cosi fan tutte ! (« Ainsi font-elles toutes ! »). Mais, que les bonnes âmes se rassurent : ce n’est que de l’opéra !
Savoir +
Ce soir, mardi et vendredi 23 janvier à 20 heures, dimanche à 15 heures, à l’opéra (4-6, rue Saint-François-dePaule). 5 à 86 euros. 04.92.17.40.79.